- État 2019 non défini : Référentiel et seuils inconnus actuellement.
- Tendance 2019 stable : en comparaison avec la moyenne des 5 dernières années.
État et tendance validés par le groupe général Tableau de Bord le 7 avril 2020.
Espèce / stade visé :
Aloses feintes en montaison.
Objectif :
L’objectif est de caractériser la pression de la pêche professionnelle des aloses en mer. Les résultats présentés concernent uniquement les débarquements d’aloses en criées.. Normalement, seules les feintes sont prises en compte car les grandes sont interdites à la pêche.
Détails du suivi :
Dans le but d’obtenir des informations complémentaires sur les captures des poissons migrateurs en mer, les trois criées de Charente-Maritime ont été contactées en janvier 2013 (La Rochelle, La Cotinière et Royan). Ce sont les lieux de débarquement et de vente des pêcheurs professionnels maritimes.
Depuis janvier 2014, les résultats proviennent de France Agrimer (Réseau Inter Criées).
Il faut préciser que les débarquements à la criée de Royan concernent surtout les captures effectuées sur la Gironde ou au large de cet estuaire. Les aloses débarquées sont donc probablement des aloses qui étaient destinées au bassin versant Garonne-Dordogne plutôt que Charente.
Résultats :
La distinction ou non des deux espèces proviennent des informations fournies par France Agrimer – Réseau Inter-Criées. Ces données sont provisoires.
On constate que les captures 2016 (11 tonnes) sont très supérieures à la moyenne depuis 2008.
Débarquements d’aloses dans les 3 criées, par mois :
D’après les données traitées entre 2008 et 2019, les débarquements d’aloses se déroulent surtout en avril et mai.
En 2016, a Royan, il n’y avait pas eu de débarquements depuis mai 2009.
Entre 2012 et 2015, les débarquements d’aloses en Charente-Maritime ne se faisaient quasiment plus qu’à La Rochelle.
Les valeurs de 2008 et 2009 correspondent, en majorité, à des grandes aloses.
Réglementation et saison de pêche :
Il faut rappeler que la grande alose est interdite à la pêche amateur comme professionnelle sur le bassin de la Charente, en estuaire et en pertuis charentais depuis 2009 (moratoire) (voir arrêté en bas de page).
La pêche de l’alose feinte est autorisée du 1er janvier au 15 mai. Cette réglementation s’applique sur une zone déterminée entre la limite des départements de la Vendée et de la Charente-Maritime au nord et la limite entre la Gironde et le Landes au sud (coordonnées GPS dans arrêté en bas de page).
Données historiques et référence :
Il n’y a pas actuellement de référentiel. Il se peut qu’à l’avenir on se base sur la médiane des valeurs disponibles sur plusieurs années.
Les observations de migrateurs en mer :
Pour compléter le suivi des débarquements en criées et avoir une information sur les dates de première arrivée des aloses dans les pertuis et dans l’estuaire de la Charente, nous avons recherché les observations d’aloses en mer.
Dés le début de l’année 2012, un suivi de récolte des observations provenant des acteurs du milieu marin et estuarien susceptibles d’observer des poissons migrateurs. Pour cela, nous avons contacté le Comité Régional des Pêches de Poitou-Charentes (CRPMEM PC). Une note destinée aux pêcheurs professionnels maritimes a été diffusée (annexe 1) avec leur accord.
Enfin, ajoutons que le COGEPOMI Garonne Dordogne Charente Seudre Leyre a décidé, le 6 décembre 2012, d’améliorer le suivi des captures accidentelles de poissons migrateurs par les pêcheurs professionnels (marins ou fluviaux). En effet, la question d’un soutien des effectifs d’aloses a été évoquée et il est primordial d’avoir le maximum d’informations sur les populations d’aloses dans les pertuis et les estuaires.
Pour aller plus loin :
D’après Baglinière et Elie (2000), l’alose feinte est plutôt côtière et elle est fréquemment retrouvée sur des fonds de moins de 20 m. Elle serait présente tout au long de l’année aux alentours de l’Ile de Ré (Auteur inconnu, 1986). De plus, le rapport d’Acou et al. (2013) montre que « l’espèce est présente quasiment toute l’année en pertuis (forte occurrence selon un modèle prédictif des occurences établit d’après les observations de captures en mer). (…) Les zones estuariennes apparaissent comme des habitats écologiques essentiels, non seulement de transit, mais aussi de stabulation en cas de mauvaises conditions dans les fleuves et de préparation au passage en eau douce ».
La grande alose se retrouve plutôt sur des zones profondes de 70 à 300 m de profondeur et elle se rapproche des côtes avant sa migration vers les frayères en rivières (Baglinière et Elie, 2000). Cependant, selon Acou et al. (2013), « elle se positionne clairement, à tous les stades, dans le réseau pélagique côtier. Il est difficile d’estimer précisément l’éloignement à la côte mais il ne semble pas que les individus capturés (juvéniles et adultes), dans le cadre du programme, s’alimentent au-delà du plateau continental. Même si ce phénomène apparaît moins marqué que chez l’alose feinte, la grande alose réalise également des allers retours à fréquence non négligeable en estuaire suggérant une dispersion par éloignement des côtes assez peu importante au moins au stade juvénile (≤ 2 ans). Ces résultats suggèrent que l’estuaire n’est pas seulement un corridor migratoire pendant les phases de migration ».
Source :
Acou A., Lasne E., Réveillac E., Robinet T. & Feunteun E. (2013). Programme de connaissances « Amphihalins Natura2000 en mer ». Evaluation de la suffisance du réseau Natura2000 en mer pour les espèces amphihalines et éléments de réponse aux recommandations émises en zone atlantique. Rapport de synthèse du Muséum National d’Histoire Naturelle, Stations marines de Dinard et Concarneau. 25 pages.