Etat de colonisation 2023 (fluviale)

Suivi réalisé en 2023. Etude effectuée tous les 2 ans.

  • État 2023 non défini : Pas de seuil actuellement.
  • Tendance 2023 stable : stable en comparaison avec les 5 dernières années (2 suivis : 2019 et 2021) et peu d’évolution en comparaison avec 2021.
    État et tendance validés par le groupe général Tableau de Bord le 7 mars 2024.

Espèce / stade visé :

Anguille / Anguillettes

Objectif :

Suivre la répartition des anguilles de moins de 30 cm le long de l’axe Seudre afin d’identifier les fluctuations de la colonisation du bassin selon le principe de migration densité-dépendant : plus la densité d’anguilles recrutées en aval du bassin augmente, plus le front de colonisation se déplace vers l’amont. Le suivi dans le temps de cette limite amont de répartition des « jeunes » stades d’anguilles pourrait constituer un bon indicateur de la tendance du recrutement fluvial en relation avec la mise en place de solutions de gestion adaptées pour l’espèce. Ce suivi nous permettra ainsi d’avoir un véritable outil d’anticipation du redressement éventuel de la population. Ce suivi est aussi effectué sur la Charente (État de colonisation (fluviale)).

La particularité du suivi sur la Seudre et la possibilité de réaliser les pêches électriques directement sur la Seudre en pied d’ouvrages. Ces derniers (clapets la plupart du temps) impactent la migration et les remontées de civelles et d’anguillettes. En opposition, sur la Charente, les suivis par pêche électrique ne peuvent pas se faire sur la Charente même. Ils sont donc réalisés sur les affluents au pied du premier ouvrage.

Détails du suivi :

L’objectif principal est donc d’identifier l’évolution de la répartition des différentes classes de tailles d’anguilles inférieurs à 30 cm le long de la Seudre. La méthode retenue consiste à surveiller l’évolution de l’indice d’abondance de la population, par 100 m² de faciès favorable (radier, plat courant), en pied d’ouvrage.

Pour récupérer cette information, la Cellule Migrateurs organise un réseau d’inventaires par pêches électriques sur un ensemble de 7 stations réparties sur l’axe.

Carte de localisation des pêches électriques sur la Seudre en 2019

La période d’intervention, fin juin / début juillet, correspond à la période de migration (phase de colonisation) ce qui permet d’avoir en quelque sorte un bilan de « l’année de migration ».

Pêches électriques avec un prestataire (en 2011 avec la FDAAPPMA17).

Ce protocole est d’ores et déjà appliqué sur les bassins Garonne et Dordogne depuis 2005 par MIGADO et l’IRSTEA. De plus, ce réseau fait partie des outils de suivi développés dans le cadre de la mise en place d’indicateurs pour l’anguille du programme européen INDICANG (LAFAILLE P., RIGAUD C., 2008. Indicateurs de colonisation et de sédentarisation in ADAM G. et al,. 2008).

Résultats :

Précisons que les 2 années 2010 et 2011 sont utilisées comme référence pour comparer les années ultérieures.

La limite entre le domaine maritime et le domaine fluvial se situe à Saujon, au barrage du Ribérou, à 22 km de l’Océan. Sur ce site, une passe à anguilles a été mise en place en 2009. Elle est opérationnelle depuis 2010. Les civelles et anguillettes en montaison sont suivies chaque année par la FDAAPPMA 17 (Effectif en montaison à Saujon).

Présence des individus inférieures à 10 et 15 cm :
D’après les données des pêches électriques, on a estimé :

  • la probabilité de présence de 50% (D50) de capturer des anguilles <10 cm et <15 cm en fonction de la distance à la mer.

D50 sur la Seudre par rapport à la mer (km)

Taille des anguilles20102011201320152017201920212023
< 10 cm3832383832383838
< 15 cm3844384440404036
  • la distance de disparition des anguilles <10 cm et <15 cm qui correspond à la distance de la mer à la dernière station prospectée pour laquelle au moins 1 anguille de ces deux tailles respectives a été retrouvée.

Distances de disparition des anguilles par rapport à la mer (km)

Taille des anguilles20102011201320152017201920212023
< 10 cm35 (Les Graves)30 (Charloteau)35 (Les Graves)35 (Les Graves)30 (Charloteau)35 (Les Graves)35 (Les Graves)en cours
< 15 cm35 (Les Graves)42 (Le Port)35 (Les Graves)42 (Le Port)42 (Le Port)38 (Chez Viguiaud)42 (Le Port)en cours

Densités des anguilles :
Les résultats des pêches électriques permettent d’établir les densités par stations.

Comparaison des densités d’anguilles capturées (individus/100 m²)

Stations20102011201320152017201920212023Évolution 2021-2023
Trois doux3016114834312884107en cours
Beaunant771947162246en cours
Charloteau23742519263159en cours
Les Graves16810482440111en cours
Chez Viguiaud48212en cours
Le Port53641610114en cours
Chadeniers46314135en cours

Impact des barrages sur la répartition des anguilles
Cette approche dynamique est exploitée sur les 5 années d’observation sur les anguilles de taille inférieures à 15 cm.

L’analyse montre suivant les années des accumulations au pied de certains ouvrages comme Trois Doux, Charloteau ou les Graves. Ceci peut être expliqué par la présence de barrages « très difficilement franchissables » où les anguilles s’accumulent en aval. Les accumulations évoluent suivant les années mais pour chacune des 6 années, Trois Doux montre une très forte accumulation témoignant de son caractère très difficilement franchissable. Au fur et à mesure du traitement des ouvrages pour la migration des anguilles, les densités devraient se répartir sur l’axe.

Conclusion

En 2023, les D50 pour les 2 gammes de taille sont similaires à 2021.
Plusieurs explications peuvent être avancées comme, par exemple, le manque d’attrait du bassin en liaison avec les faibles débits, le manque d’habitat propice aux anguilles ou encore l’impact des ouvrages non franchissables.

Les densités d’anguilles par station de pêche électrique sont, pour la plupart, légèrement supérieures en 2023 en comparaison avec les autres années.

Fournisseurs de données :

La Cellule Migrateurs organise les inventaires. Elle saisie ensuite les données et les analyse.

Etat sanitaire 2023 (fluviale)

Suivi réalisé en 2023. Etude effectuée tous les 2 ans.

Résultats 2023 en cours d’analyse…..

  • État 2021 moyen : d’après la note (2,2%) donnée par l’analyse des 4 lésions externes « DELT* » (Elie et Girard, 2010) observées sur les anguilles en 2021 pêchées à l’électricité.
    *DELT = indicateur écopathologique correspondant à la présence d’une des 4 altérations anatomo-morphologiques : Déformation, Érosion, Lésion, Tumeur.
  • Tendance 2021 stable : Résultats similaires sur les 5 dernières années (depuis 2015).
    État et tendance définis par la Cellule Migrateurs.

Espèce / stade visé :

Anguille / civelles-anguillettes-jaunes-argentées

Objectif :

Il s’agit de suivre l’évolution de l’état sanitaire des anguilles sur le bassin versant de la Seudre.

Détails de l’indicateur :

Il correspond uniquement à l’importance de certaines pathologies externes observées sur les anguilles lors des suivis expérimentaux.

On utilisera pour 2021, les résultats du suivi par pêches électriques organisé par la Cellule Migrateurs dans le cadre du suivi de la colonisation des jeunes anguilles en amont de la limite de marée dynamique (Ribérou à Saujon) (voir le descripteur Etat de colonisation (fluviale)).
Les résultats du suivi de la passe-piège à anguilles de Ribérou (Saujon) réalisé par la Fédération de Pêche de Charente-Maritime seront inscrits pour information mais non pris en compte pour l’instant. Les observations des pathologies externes sur les anguilles en montaison à la passe de Saujon sont réalisés sur au moins 30 échantillons à chaque passage sur le site, c’est à dire presque quotidiennement entre février et juillet selon l’année (voir le descripteur Effectif en montaison à Saujon).

Un bilan sanitaire externe de chaque individu est réalisé grâce la grille du code pathologique mise en place par l’ONEMA (BEAULATON L .et al, 2009) adaptée d’un travail élaboré par l’IRSTEA (GIRARD P .et al, 2007).

De plus, un « code pathologie » a été mis en place par Pierre ELIE et Patrick GIRARD pour renseigner un indicateur écopathologique. Les altérations anatomo-morphologiques des anguilles ont été recensées avec leurs principales causes potentielles. Parmi ces altérations, 4 anomalies externes ont été choisies pour représenter au mieux l’état sanitaire global d’une population. Ce sont les déformations, les érosions, les lésions et les tumeurs. D’après la proportion d’une de ces 4 anomalies sur les échantillons de population diagnostiquée, une interprétation a été proposée.

L’état sanitaire global est la moyenne des pourcentages d’anguilles avec une des 4 pathologies listées, sans prendre en compte les érosions de classe 1 (com. pers. Pierre ELIE).

Résultats :

Suivi jeunes anguilles par pêches électriques :
En 2021, 7 stations ont été prospectées. La station Chez Viguiaud a été ajouté en 2017.

Il a été choisi de ne pas prendre en compte les stations sur lesquelles moins de 30 individus ont été échantillonnés car cela n’est pas représentatif de la station (com. pers. Pierre Elie).

On atteint un état 2021 considéré comme moyen (2,2% sur l’ensemble des anguilles des 4 stations avec au moins 30 anguilles capturées : 11 individus avec pathologies DELT sur 502 capturées).

Suivi sanitaire annuel de la passe de Ribérou à Saujon :

En attente des résultats des dernières années.


Les résultats des 4 années de suivies de 2010 à 2013 ont été rassemblés dans le tableau ci-dessous.

Etat sanitaire des anguilles de 2010 à 2013 à la passe-piège de Saujon

Années2010201120122013
Proportion d’individus avec une ou plusieurs des anomalies externes du DELT0,65%0,02%0,78%en cours d’analyse

Discussions :

On distingue une différence très importante entre les résultats observés à la passe et ceux provenant des pêches électriques en amont. Les états sanitaires externes sont inférieures à 1% sur les 3 premières années de suivi de la passe alors qu’ils sont toujours supérieures à 1% en moyenne annuelle en pêches électriques.

Il est possible que les civelles et anguillettes acquièrent des pathologies externes au cours de leur remontée de la Seudre en partie fluvial, ce qui expliquerait l’augmentation du pourcentage. En milieu salé, les anguilles sont moins sujettes aux infections grâce à la présence de sel dans l’eau qui limite la prolifération des champignons et bactéries, notamment.
Néanmoins, il faut préciser que les observations ne sont pas faites sur le même nombre d’individus.

Nombre d’anguilles échantillonnées de 2010 à 2013 en Seudre amont et à la passe de Saujon

Nombre d’anguilles échantillonnées2010201120122013
Pêches électriques : Seudre amont211517331
Passe-piège : Saujon2 2813 3635 758en cours

À noter : un biais peu être introduit selon les observateurs qui réalisent l’échantillonnage et la distinction des pathologies éventuelles.

Données historiques et référence :

  • Seudre amont : Il n’y a pas de données historiques étant donné que le suivi en pêches électriques de ces stations n’a commencé qu’en 2010. On se base sur un auto-référencement qui est le bilan des 2 années 2010-2011.
  • Passe-piège : les premières informations disponibles proviennent du premier suivi réalisé en 2010.

Fournisseurs de données :

La Cellule Migrateurs organise et participe aux pêches électriques. Elle saisi ensuite les données et les analyse.

La Fédération de pêche de Charente-Maritime réalise le suivi à la passe de Saujon et traite les données. Elle fournit ensuite les informations à la Cellule Migrateurs.

Stock en place d’anguilles jaunes en marais salé – Seudre (données 2022)

  • État 2022 moyen  : en comparaison avec le maximum connu depuis le début des suivis en 2010 (204 kg/ha en 2016).
  • Tendance 2022 stable : En comparaison avec les 5 dernières années.
    État et tendance validés par le groupe de travail général le 14 mars 2022.

Les principaux résultats en un clin d’œil ! :

Espèce / stade visé :

Anguille / jaunes-argentées

Objectif :

Il s’agit de suivre l’évolution du stock en place des anguilles jaunes (et argentées) (>25 cm) en fossés à poissons des marais salés de la Seudre. Pour cela, on comparera, tous les 2 ans, au printemps, les densités (nombres) et les biomasses (kgs) d’anguilles observées en filet (verveux).

Détails de l’indicateur :

Les suivis par pêche sont effectués dans des fossés à poissons pour répondre initialement (2010) à une demande de certains propriétaires de fossés voulant connaître la recolonisation des anguilles après désenvasements des fossés et réhabilitation des ouvrages d’entrée/sortie d’eau. Une première étude (Cellule Migrateurs, 2012) a montré que la recolonisation se faisait en 2 ans pour atteindre voir dépasser les densités observées avant curage. Les bilans des suivis sont disponibles dans les rapports annuels de la Cellule Migrateurs (Espace téléchargement).

Pêche au verveux :
Les pêches sont réalisés grâce à verveux double nasse de maille 6mm, en juin sur 1 semaine, tous les 2 ans (en alternance avec les suivis par pêches électriques effectués sur les bassins de la Charente et de la Seudre).
Les engins sont placés à raison d’1 verveux pour 100 mètre linéaire de fossés ils sont laissé 1 nuit par site et relevé le lendemain.
La maille de 6 mm ne permet pas d’avoir une information significative sur les anguilles de moins de 25 cm car ces petits individus traversent les mailles (Baisez, 2001). Cependant, cette maille a été choisie pour éviter les mortalités en verveux. img267|left>

Les fossés :
Tous les 2 ans, 8 à 14 fossés sont pêchés la même semaine.

Les observations des anguilles :
Les anguilles sont ensuite comptabilisées, mesurées, observées (pathologie externe) puis stockées en bourriches avant remises à l’eau à la fin de l’étude.

Un bilan sanitaire externe de chaque individu est réalisé grâce la grille du code pathologique mise en place par l’ONEMA (BEAULATON L. et al, 2009) adaptée d’un travail élaboré par l’IRSTEA (GIRARD P. et al, 2007) .

Résultats :

Nombre moyen d’anguilles capturé par verveux :
Le nombre moyen d’anguilles capturés par verveux en 2022 était de 32 (sur 9 fossés avec un total de 672 anguilles pêchées et 22 unités de verveux posés (1 unité correspond à 1 verveux posé 1 nuit).

Classes de taille :
La majorité des individus sont des anguilles de 15 à 30 cm (64%), viennent ensuite les 30-45 cm (31%). les gros individus (supérieurs à 45 cm) correspondant à des femelles, sont très rares (5%). On est en présence d’une majorité d’individus jeunes et souvent mâles (taille maximale de 45-50 cm avant de s’argenter et de quitter le marais). Cette répartition n’a quasiment pas changé depuis 2018.

Poids moyen :

Le poids moyen des anguilles en 2022 était de 59 g (moyenne par fossé entre 27g et 112 g).

Estimation des densités et biomasses d’anguilles par fossé :
Une comparaison des densités et biomasses estimées a été réalisée entre 2011 et 2022 sur différents fossés à poissons.

Cependant, il faut relativiser ces résultats dans la mesure où les fossés sont très différents les uns des autres notamment en ce qui concerne la hauteur de vase et d’eau (curage ancien ou non).

Anguilles argentées :

Lors des mesures des anguilles, on observe si elles sont argentées ou non, notamment par la mesure de l’œil et de la pectorale (Durif, 2003).
Peu d’anguilles sont argentées dans ces fossés à poissons (moins de 5%). En moyenne, sur l’ensemble des fossés de la Seudre de 2022, le pourcentage d’anguilles argentées était de 0,6%.
Ci-dessous, les pourcentages globaux entre 2016 et 2022.

Fournisseurs de données :

La Cellule Migrateurs organise et réalise aux pêches aux engins passifs. Elle saisie ensuite les données et les analyse. Des partenaires participent aussi au suivi.
Les rapports complets 2022, 2020, 2018, 2016 et 2010-2014 sont consultables dans l’Espace téléchargement à « Autres publications » ou directement ici

Observation d’aloses en mer

Suivi des captures accessoires d’aloses en mer

Des contacts ont été pris avec les pêcheurs professionnels maritimes pour récupérer des informations de prises accessoires d’aloses en mer.

De plus, suite à une demande du CDPMEM17, une fiche de différenciation des deux espèces a été réalisée, en collaboration avec l’IMA (Institut des Milieux Aquatiques). La fiche a été réalisée après consultation d’avis du MNHN, de l’INRA et de l’IRSTEA notamment (consultable en bas de page).
Elle a été diffusée aux pêcheurs professionnels maritimes et estuariens de Gironde et de Charente-Maritime via le CRPMEM NA et les CDPMEM17 et 33.

2023
Le 6 février : Première observation par un pêcheur professionnelle maritime de 2 aloses feintes en entrée d’estuaire de la Charente (Ile Madame) dont une de 47 cm.

1ère semaine d’avril : les captures accessoires augmentent en entrée de l’estuaire de la Charente.

2022
Le 24 février : un pêcheur en sortie d’estuaire de la Charente a pêché 1 alose feinte de 46 cm (longueur totale) femelle : récupéré le soir même à port des Barques (avec 1 parasite sur la caudale) : Pêchée au filet droit mêlant (3m de haut mais pêche que sur 2,5m depuis le fond). Alose retrouvée en face du Semaphore de Fouras, Pointe de la vierge, cardinal. Filet posée le 23 /02 au soir et relève le 24 matin. Espèces cibles : mulets et le bar en accessoires. .
Ensuite il y a eu un fort arrivage d’Aloses entre 18 et 28 mars.

2021
Aloses vu au large d’Oléron (ouest) le 1er mars 2021 et le 31 mars en sortie d’estuaire Charente.

2020
Retour de 2 pêcheurs de port des Barques : pas vu en 2020.

2019
Cinq retours d’informations de captures ont été réceptionnés, au large d’Arcachon par le même pêcheur, entre le 30 mars et le 12 mai. Le pêcheur (fileyeur à la journée) a pris à chaque fois des photos de ses captures.

Au total, ce pêcheur a capturé 21 aloses, 14 grandes, 6 feintes et 1 indéterminée. La distinction a été faite selon la taille et l’apparence générale des poissons (selon avis du pêcheur et observation des photos). Une alose de 43 cm indéterminée a été conservée et récupérée par la CMCS. Le comptage des branchiospines (57), réalisé au laboratoire du CREAA, montre qu’il s’agit probablement d’une alose hybride. La tête a été gardée pour analyse d’otolithe future éventuelle.

Capture d’aloses par un pêcheur arcachonais

Sur la zone des récifs artificiels au large de l’Ile d’Oléron :

Dans le cadre d’un programme d’installation de récifs artificiels en mer porté par le CDPMEM17 avec le CREAA en appui technique, des prélèvements sur site ont été réalisés par les pêcheurs professionnels pour connaître les populations de poissons vivants sur la zone.
Le site des récifs est basé à 12 kms au large de l’ile d’Oléron, à une profondeur d’environ 30 mètres http://recif17.blogspot.com/. Les récifs ont été immergés en deux fois, les 4 et 5 octobre 2018 et le 9 janvier 2019.

Deux campagnes de pêche de 3 jours sont prévues chaque année durant les 5 ans du suivi scientifique. La première est prévue au printemps (mars à avril) et la seconde en début d’été (fin juin, début juillet). Les campagnes de pêche réalisées pour l’état de référence, avant l’immersion des récifs, se sont déroulées sur 2 années distinctes.

La première a eu lieu début juillet 2017 et la deuxième en avril 2018.
Les pêches ont été réalisées au filet droit et au filet trémail (500 m de long chacun) avec pose sur 3 jours et relève toutes les 24 heures.

Récif artificiel, filet droit et captures d’aloses

2017
Lors des premières pêches de juillet 2017, 20 espèces de poissons différents (total de 1049 individus) ont été capturé et aucun grands migrateurs. La période de pêche ne permettait pas de capturer des aloses ou des lamproies (Hennache, 2018).

2018
En avril 2018 (les 23, 24 et 25), 22 espèces de poissons ont été pêché dont des migrateurs comme l’alose feinte, la grande alose et le mulet porc. Sur 50 aloses capturées (sur 348 poissons différents au total), 49 individus ont été conservées pour la CMCS pour analyse.
Les individus ont été mesurés (longueur totale) par la CMCS et les branchiospines ont été comptés pour déterminer l’espèce (grande alose si > 80). Au final, 46 aloses feintes ont été déterminées et 3 grandes aloses. Les têtes ont été conservées au congélateur pour analyse ultérieure des otolithes par des partenaires. La détermination du sexe a été faite en observant les œufs ou la laitance à l’intérieur des individus (42 femelles, 6 mâles et 1 indéterminée).

2019
En 2019, de nouvelles pêches ont été réalisées par le CREAA et le CDPMEM17, un peu plus d’un an après la pose des récifs, les 29, 30 avril et le 1er mai. Cinq aloses ont été récupérées sur 769 poissons au total. Le nombre de branchiospines était compris entre 38 et 46. On était donc en présence de 5 aloses feintes (taille de 39 à 49 cm). Les têtes ont été conservées au congélateur pour une analyse future des otolithes.

Une autre pêche a été réalisée fin juin et sur 839 poissons capturés, aucune alose n’a été capturée. Comme pour 2017, à cette période les montaisons des aloses sont déterminées et il est donc normal de ne pas en voir dans les captures.

Réglementation pour la pêche de loisirs en mer

Site de la DDTM17 :
Espèces réglementées pour la pêche maritime de loisirs

Impact de la température de l’eau sur les œufs et larves de grandes aloses

  • État 2023 bon : car la température de l’eau pour les œufs et les larves était optimale sur 99% de la période considérée (1er mai au 15 juillet).
  • Tendance 2023 stable : car peu de variation en comparaison avec la moyenne des dernières années.
    État et tendance validés par le groupe général Tableau de Bord 7 mars 2024.

Objectifs :

Il s’agit de connaître l’impact de la température sur la survie des larves d’aloses. Cet indicateur a changé suite aux derniers travaux réalisés par l’INRAe (anciennement IRSTEA) sur le sujet (Jatteau et al., 2017 et Lambert et al., 2018 ) et à des discussions avec P. Lambert.

Détails du suivi :

Pour construire cette variable, on s’est appuyé sur la littérature et les seuils déjà identifiés sur la grande alose (Alosa alosa) (Jatteau et al., 2017). La température est enregistrée sur les trois principales frayères de la Charente (Taillebourg, Crouin, Châteauneuf-sur-Charente).

D’après Jatteau et al. (2017), la survie cumulée du stade embryon au stade larve 14 jours après éclosion, est optimale quand la température de l’eau est comprise entre 16,6 et 24,8°C. A ces températures, la survie dépasse 80% du maximum observé (publications en bas de page).

Résultats :

On a exposé les températures journalières disponibles durant la période de reproduction et de développement des œufs et de larves, pour cette analyse, du 1er mai au 15 juillet.
Pour 2023, les températures utilisées sont celles de Crouin.

Fournisseurs de données :

La Cellule Migrateurs réalise le suivi de la température journalière à Taillebourg, Crouin et Châteauneuf-sur-Charente. Elle pose/récupère les sondes enregistreuses et analyse les données.