Qualité eau Estuaire Charente (2016-2017-2018)

Bilan provisoire sur les résultats acquis dans le cadre du programme de surveillance de la DCE 2000/60/CE. Ce bilan, basé sur les critères DCE, correspond à l’état des masses d’eau réalisé à partir des derniers résultats validés (données 2018). Il ne se substitue pas à l’état des lieux officiel qui figure dans le SDAGE Adour-Garonne.(Extrait de la note de l’Atlas DCE Adour-Garonne – Bilan des résultats par masse d’eau. Masse d’eau de transition FRFT01 – Estuaire Charente.)

  • État 2019 mauvais : suivant le bilan DCE au 05/03/2020.
  • Tendance 2019 à la baisse : en comparaison avec les années antérieures.
    État et tendance donnés par le groupe général Tableau de Bord le 7 avril 2020.

Objectif :

L’objectif est de connaître la qualité de l’eau de l’estuaire de la Charente par le suivi des états écologiques et chimiques de cette masse d’eau de transition selon la Directive Cadre sur l’Eau (DCE)(accéder au site générale DCE-Ifremer).

Description de l’indicateur :

On utilisera les informations générales de la qualité de l’eau fournies par l’IFREMER et l’Agence de l’Eau Adour Garonne grâce au suivi de la qualité des masses d’eau suivant les grilles de qualité DCE qui donnent les états écologiques et chimiques de l’eau.
Sur notre littoral, il y a 5 masses d’eau : 3 côtières et 2 de transition. Plus d’infos sur la carte des masses d’eau.



Plus d’infos sur ces indicateurs en cliquant sur la masse d’eau de l’estuaire de la Charente sur la carte des masses d’eau.

Pour cette variable générale « Estuaire de la Charente », on considérera uniquement la masse d’eau de transition de l’estuaire de la Charente.

Résultats :

La Cellule Migrateurs a fait le choix de proposer un état général de la qualité de l’eau de l’estuaire à partir des résultats observés.

Pour 2018 (actualisation au 28/02/2019) l’état chimique dégrade la note global de l’estuaire et donne un état mauvais.

L’état chimique de l’estuaire de la Charente, évalué à partir des substances DCE et OSPAR pour lesquelles il existe des valeurs seuils, correspond au « mauvais état » à dire d’expert. Ce déclassement est consécutif aux concentrations en PCB 118 supérieures au seuil OSPAR. Le PCB118 est un indicateur de type dioxine plus toxique que les autres congénères PCB ; à ce titre la valeur seuil est plus sévère que pour les autres congénères.(extrait de la note sur les Contaminants chimiques ci-dessous.)

Indicateur Poisson Estuaire :

Parmi les paramètres permettant de définir la qualité de l’eau estuarienne, l’indicateur Poisson Estuaire décrit la présence de poissons en estuaire et notamment les migrateurs.
Pour la période 2016-2018, la masse d’eau Charente obtient une note moyenne de 0,74, ce qui la classe, comme pour l’évaluation précédente (2009-2011), en « bon état ».
Depuis 2009, la Charente avait obtenu tous les ans des valeurs de l’indice ELFI indiquant un bon état écologique. Les résultats obtenus pour l’année année 2018 indique une légère dégradation de sa qualité, avec la plupart des métriques en baisse par rapport aux deux années précédentes.
En 2018, la masse d’eau du secteur situé entre Rochefort et Bords a régulièrement présenté des teneurs inférieures à 60% de saturation en oxygène, le secteur le plus touché étant situé entre le pont de St-Clément et Bords où la saturation est descendue à 17%.
Les réactions d’évitement des espèces sensibles sont visibles à partir de 4,5 mg/l et des effets physiologiques commencent à se produire à 4 mg/l. Les problèmes potentiels d’oxygénation se situent donc plutôt en zone oligohaline qui est justement le point faible de la Charente si on considère la métrique de densité des espèces d’eau douce. La mise en place récente d’une station de suivi en continu de la physicochimie de la Charente permettra de maintenir une vigilance sur ce paramètre dans les années à venir.
La Charente est pour l’heure la seule masse d’eau à atteindre les objectifs de bon état écologique mais il est probable que la situation actuelle reflète une situation de résistance écologique puisque des signes d’altération physico-chimique sont perceptibles. Il paraît donc nécessaire de tout mettre en oeuvre dès à présent pour garantir la pérennité et la non dégradation de la masse d’eau. Les causes potentielles de désoxygénation pourraient venir de dysfonctionnements même temporaires de stations d’épuration, de rejets sauvages ou connus d’eau chargée en matière organique, d’élévation de la température de l’eau, ou du relargage potentiel du stock de phosphore associé à des oxydes de fer dans sédiments de l’estuaire.
(extrait de la note sur le site web d’Ifremer.) Plus d’informations ici : fiche de l’indicateur.
Autre fiche ci-dessous :

Fournisseurs de données :

La collecte de ces données est réalisée par l’IFREMER et l’AEAG.
Sur le site Internet d’IFREMER, on peut accéder aux données : accéder au site générale, et à la carte des masses d’eau.
On peut aussi trouver de nombreuses informations sur les réseaux de suivi de la qualité de l’eau en Charente-Maritime dans le document suivant : Réseaux de suivi de la qualité de l’eau en Charente-Maritime
Et enfin directement sur le site de la DDTM17 : Qualité des eaux douces et littorales

Pêche récréative fluviale

  • État 2023 non défini : descripteur non opérationnel
  • Tendance 2023 non défini : en attente des données.
    État et tendance validés par le groupe général Tableau de Bord le 7 mars 2024.

Espèce / stade visé :

Aloses / géniteurs

Objectif :

L’objectif est de caractériser la pression de la pêche amateur fluviale des aloses sur le bassin versant de la Charente dont l’estuaire.

Détails du suivi :

La pêche de loisirs regroupe les pêcheurs à la ligne et les pêcheurs amateurs aux engins et filets.
La pêche de l’alose feinte reste ouverte du 1er février au 30 juin.

La pêche amateur fluviale concerne :

  • la pêche à la ligne : chaque pêcheur doit appartenir à une Association Agréée de pêche et de protection du milieu aquatique (AAPPMA). Ils leur est vivement conseillé de déclarer leurs prises. Les pêcheurs amateurs aux lignes sont 68 116 en Poitou-Charentes en 2011 (FDAAPPMA 16, 17, 79 et 86).
  • la pêche aux filets et aux engins : chaque pêcheur doit appartenir à l’Association Départementale Agréé des Pêcheurs Amateurs aux Engins et aux Filets (ADAPAEF) de son département et déclarer ses prises. Cette pêche concerne les tramails, araignées (filets fixes maillants par exemple), éperviers, carrelets fixes sur la berge ou embarqués, nasses, cordeaux, tamis à main, balances à crevettes et couls. Les pêcheurs étaient 287 en Poitou-Charentes en 2011 (ADAPAEF des départements 16, 17 et 79) avec une majorité en Charente-Maritime et en Charente. En Charente-Maritime, 4 rivières sont concernées : la Charente, la Boutonne, la Sèvre et Le Mignon. Ces pêcheurs doivent expédier leurs feuilles de captures auprès de l’OFB depuis 1988.

Résultats :

Plusieurs sources d’informations sont disponibles, le Suivi National des Pêcheurs aux Engins (SNPE) de l’OFB et le suivi local des Fédérations de pêche de Charente et Charente-Maritime. Ces données sont parfois incomplètes.

En 2022 les agents du Service Départemental 17 de l’OFB ont réalisé des opérations de contrôle sur des sites de pêche des amateurs aux lignes sur la Charente. Des fiches de captures ont été remplies et les données ont été analysées par la CMCS avec l’accord de l’OFB SD17. Les données ont été compilées dans le graphique ci-dessous.

Du 1er au 15 mai, 6 opérations ont été réalisées sur 9 sites différents, de St-Savinien-sur-Charente à Dompierre-sur-Charente.

Le suivi de l’ADAPAEF17 :

L’ADAPAEF17 nous a fourni les données de captures des pêcheurs aux engins et filets sur les 3 dernières années. Les résultats concernant le captures d’aloses feintes sont compilés dans le graphique ci-dessous.

Le suivi national de l’ONEMA :

Il concerne uniquement les pêcheurs amateurs aux filets et engins. Nous disposons des résultats de la synthèse nationale du SNPE de 1999 à 2002 (autrefois CSP)(document joint en bas de page) et des données de 2003 à 2012 fournies par le SNPE.

  • 2003 à 2012 :
    Début 2013, nous avons pu récupérer le bilan des captures des professionnels fluviaux de 2003 à 2012 sur la Charente (bassin versant).

Nombre de pêcheurs fluviaux et nombre de jours de pêches (cliquer sur la vignette ci-dessous).

Captures annuels d’aloses sp. (kg) par les pêcheurs amateurs aux engins et filets fluviaux, nombre de déclarations annuels et captures moyennes par déclarations.

Note : Ces données n’ont pas encore été traitées et synthétisées par l’OFB. Aucun travail n’a pour le moment été réalisé pour compenser le fait que les pêcheurs peuvent déclarer le poids et ou la taille. Il faut noter toutefois que sur les espèces concernées ici, les déclarations de captures sont très majoritairement faites en kg. Les chiffres sont des valeurs annuelles et pour le moment ils ne sont pas accompagnés des taux de déclaration. Les résultats rendent compte de valeurs brutes qui évolueront surement encore avant la publication du prochain rapport de synthèse qui couvrira la période 2003-2012. Des déclarations pour l’année 2012 arrivant encore, les chiffres bruts pour cette année ne sont pas encore arrêtés.

Rappelons que les deux espèces d’aloses ne sont pas différenciées.
On constate que les taux de captures sont restés similaires de 2003 à 2008 pour ensuite fortement augmenter en 2009 et ensuite diminuer jusqu’en 2012. Les captures moyennes par déclaration ont augmenté après 2008 pour ensuite diminuer.

  • 1999 à 2002 :
    Le rapport de synthèse 1999-2002 du CSP (2004) fait le bilan des captures françaises avec une estimation des captures totales d’après les déclarations des pêcheurs.
    En comparaison, nous avons listé les captures moyennes annuelles réalisés en Adour et dans les estuaires girondins.

Captures moyennes annuelles des pêcheurs amateurs fluviaux aux filets et engins de 1999 à 2022

1999 à 2002CharenteEstuaires girondinsAdour
Captures moyennes annuelles (kg)16637 7802 170
Pour s’approcher plus d’une valeur réelle, il faut sans doute prendre en considération que le taux moyen de déclaration sur la période est de seulement 22% pour le secteur Charente.

Le suivi local des fédérations de pêche :

Pour pallier à un manque de données sur les populations sur le bassin versant de la Charente, les FDAAPPMA 16 et 17 ont créé un carnet de captures aloses. Il concerne la pêche à la ligne et la pêche aux engins et filets. Des carnets de captures ont été récupérés pour 2008 et 2009. Les bilans du suivi des captures pêcheurs amateurs aux engins et filets et à la ligne ont été synthétisés dans les figures ci-dessous.

Sorties et captures d’aloses par les amateurs à la ligne et aux filets et engins en 2008 et 2009 en 16 et 17
Carnets de captures distribués aux amateurs à la ligne et aux filets et engins en 2008 et 2009 en 16 et 17

Le bilan de ces 2 années montre (Cazaubon, 2010) :

Carnets de captures distribués et reçus en 2008 et 2009 en 16 et 17

Années20082009
Nombre de carnets distribués7587
Nombre de retours de carnets4649
Taux de retour moyen des carnets61%56%
Nombre de carnets utilisables4339
Le pourcentage des ADAPAEF étaient en moyenne de 30% pour les 2 années.

Captures aloses et sorties en 2008 et 2009 en 16 et 17

Années20082009
Captures aloses (grande et feinte)12851355
Nombre de sorties272233
Effort de pêche (Nombre moyen de captures d’aloses par sorties)4,725,82

Les principaux lieux de pêche en 2008 et 2009 en 16 et 17

Départements1617
Principaux lieux de pêcheMerpins et CognacTonnay-Charente, Bords, Le Mung, St Savinien, Crazannes, Port d’Envaux, Taillebourg (environ 50% des sorties de pêche), Saintes, Les Gonds et Chaniers
La meilleure période de pêche était le mois de mai en 2008 et 2009.

Les techniques de pêche à la ligne (environ 85% des captures) sont la cuillère ondulante, la cuillère tournante, la mouche ou le leurre. Pour la pêche aux engins (environ 15% des captures) on retrouve le carrelet ou le filet.

Gestion de la pêche :

Au niveau local, la Direction Départemental du territoire (DDT) est le service gestionnaire qui encadre la pêche amateur aux filets et engins. A l’échelle nationale, l’OFB gère le système de déclarations des captures pour les pêcheurs professionnels et les pêcheurs amateurs aux filets et aux engins avec le Suivi National de la Pêche aux Engins (SNPE).
Pour la pêche à la ligne, ce sont les fédérations de pêche qui s’occupent des bilans des saisies.

Données historiques et référence :

Les recherches sont en cours.

Fournisseurs de données :

Les données proviennent actuellement de l’OFB (SNPE) et l’ADAPAEF pour les captures aux filets et engins et des fédérations de pêche de Poitou-Charentes et des DDT pour les captures aux lignes.

Relation avec les mesures de gestion du PLAGEPOMI 2008-2012 :

  • SH01 : Élaborer des bilans annuels de l’exploitation halieutique
  • * Objectifs : Réaliser un bilan annuel de l’exploitation halieutique des populations de poissons migrateurs (exemple : Synthèse des données de capture (…) calcul des taux d’exploitation)
  • SH03 : Assurer un suivi halieutique des pêcheries amateurs aux engins
  • * Objectifs : Assurer un suivi des pêcheries amateurs aux engins (maritimes et fluviales) permettant de disposer de statistiques pour la gestion en matière d’indice d’abondance (…).
  • SH05 : Suivre la pêche des aloses à la ligne
  • * Objectifs : Poursuivre les dispositifs de suivi de la pêche des aloses à la ligne (grande alose, dans le cadre d’un arrêt du moratoire, et alose feinte) (exemple : Sondage carnets de pêche).
  • SH07 : Suivre la pression de pêche des aloses feinte
  • * Objectifs : Évaluer la pression de pêche déployée par l’ensemble des pêcheries d’alose feinte (exemple : Exploitation des données issues des statistiques de pêche professionnelle, amateur aux engins et filets et lignes).

Pêche récréative maritime

  • État 2023 non défini : les seuils ne sont pas encore définis.
  • Tendance 2023 non défini : impossibilité. État et tendance validés par le groupe général Tableau de Bord le 7 mars 2024.

Espèce / stade visé :

Aloses / géniteurs en montaison

Objectif :

L’objectif est de caractériser la pression de la pêche amateur des aloses sur le domaine maritime.

Détails du suivi :

La pêche amateur maritime concerne la pêche à la ligne ou aux engins et filets : les pêcheurs n’ont pas d’obligation d’appartenance à une fédération ou une association de pêcheurs en mer.

Les différents types de pêcheurs amateurs maritimes présents en estuaire de la Charente et en pertuis charentais sont :

– les pêcheurs à la ligne :

  • du bord (Surfcasting et autres…)
  • en bateau

– les pêcheurs aux engins :

  • carrelets fixes (Carrelets charentais)
  • carrelets mobiles du bord et autres engins (filets…)
  • du bateau (carrelets mobiles, filets…)

– les pêcheurs à pieds (filet sur l’estran pour les poissons)
– les pêcheurs sous-marins (fusil)

Résultats :

Actuellement, nous disposons de peu d’informations. Les recherches sont en cours.
Nous avons pris contact avec des associations de pêcheurs amateurs maritimes (début 2013). Cependant, nous disposons d’un rapport sur la pêche de loisir du poisson sur la zone des Pertuis charentais et de l’estuaire de la Gironde rédigé par Mathieu Vaslet et Gilles Radenac de l’Université de La Rochelle.

Cette étude a été réalisée, entre 2010 et 2011, pour l’Agence des Aires marines Protégées pour la mission du Parc Naturel Marin local en construction à l’époque.

Il faut préciser que les données provenant de cette étude sont basés sur des déclarations de pêcheurs amateurs.

Type de capturesNombre de pêcheurs
du bord86 310
du bateau38 335
sous-marin13 770
Total138 415

L’IFREMER a réalisé un nouveau bilan d’après des enquêtes réalisées entre 2011 et 2013 (sondage BVA par enquêtes téléphoniques sur 16 000 foyers et 181 pêcheurs récréatifs en mer en France métropolitaine).

Évaluation du nombre de pêcheurs récréatifs en mer

Partie de la Région Poitou-Charentesnombre de pêcheurs
Littoralmoins de 10 000 pêcheurs
Hors littoralentre 10 000 et 25 000 pêcheurs

Complément dans la synthèse.
Informations complémentaires disponibles sur le site du Système d’Informations Halieutiques (SIH) d’IFREMER :

Les pêcheurs aux engins : carrelets fixes :

Des informations sur les captures des pêcheurs amateurs aux carrelets charentais fixes ont été récupérés dans le rapport de Vaslet et Radenac de 2011. Les informations spécifiques obtenues sur les pêcheurs aux carrelets traditionnels ont été extraites du journal « L’Écho des Estuaires » n°34 de juin 2011 de l’Association Départementale pour la Défense de la Pêche Maritime de Loisir et de Tradition (article rédigé par Mathieu Vaslet).

Sur les 300 questionnaires envoyés aux pêcheurs aux carrelets fixes, 60 ont été retournées et 25 ont été utilisées. A l’échelle du Parc Naturel Marin, près de 920 carrelets sont répartis entre l’estuaire de la Gironde et autour de l’estuaire de la Charente. La période d’activité de ce loisir se situe entre mars et novembre avec un pic d’activité de près de 80% de pêcheurs sur les mois d’été. En termes d’espèces capturées, le mulet arrive en première position en étant cité par 80% des pêcheurs. En ce qui concerne le poids des captures, l’alose arrive en dixième position avec 0,06 kg pêché par pêcheur et par an soit beaucoup moins qu’1 alose par pêcheur/an.

Prélèvements moyens de poissons en 2009 pour l’échantillon des pêcheurs au carrelet fixe interrogés sur la zone des Pertuis charentais et de l’estuaire de la Gironde (N=25) (Vaslet et Radenac, 2011, Université de La Rochelle – Agence des Aires Marines Protégées).

EspècesMuletSoleAnguilleCongreBar communEperlanCéteauPlieSandreAlose
Poids prélevés (kg/pêcheur/an)15,291,641,410,860,750,470,220,220,080,06

Autre source d’informations :

Nous avons récupéré une publication de 1987 sur le bilan de 15 années (1950 à 1964) de pêche à la ligne sur la Seudre et la côte sauvage par un pêcheur amateur (voir document en bas de page).
Le pêcheur réalisait ses captures sur 9 stations entre la côte sauvage (5 stations), le pertuis (2 stations entre Maumusson et le pont de la Tremblade) et l’estuaire de la Seudre (2 stations en amont de la Tremblade). Globalement, une vingtaine d’espèces différentes ont été capturées avec une augmentation des captures en 1954 et 1955 suivi d’une chute brutale en 1956 puis une reprise avec un pic en 1961 et une nouvelle chute en 1963. Ces chutes semblent liées aux faibles températures de l’eau de ces deux années. Les meilleures captures étaient effectuées entre mars et septembre, plus particulièrement en juillet août. Ces deux mois représentaient 66% des captures.

Pourcentage des 6 poissons les plus pêchés entre 1950 et 1964 par un pêcheur amateur à la ligne sur la côte sauvage et l’estuaire de la Seudre, sur un total de 8 060 poissons

EspècesMaigreMuletBar tachetéDorade royaleAnguilleAlose feinte
% sur les captures totales (nombre total sur les 15 ans)46,1% (3714)20,2% (1625)15,3% (1236)4,4% (351)4,1% (332)3% (238)
Sur ces 15 années, l’alose feinte a été capturée uniquement entre 1959 et 1962.

Capture d’aloses feinte entre 1950 et 1964

Années1950 à 1958195919601961196219631964
Nombre de poissons et mois017 (août)1 (avril)192 (avril) et 28 (mai)1 (août)00
Concernant l’alose pêchée en avril 1960, le pêcheur avait en doute et il est possible que c’était une grande alose !

On constate que les captures historiques d’aloses feintes sur le littoral et en estuaire de la Seudre se sont déroulés surtout en avril et mai, période connu pour la montaison. Les captures courant août laissent supposer des migrations tardives. On constate aussi que de nombreuses aloses devaient passer par le pertuis de Maumusson, entre l’île d’Oléron et la côte sauvage pour pénétrer ensuite en estuaire de la Seudre ou dans celui de la Charente. Malheureusement, nous n’avons pas de précisions sur les captures des espèces par station. En effet, on ne sait pas si ces aloses feinte ont toutes pêchées devant la côte sauvage ou en estuaire de la Seudre.

Règlementation et saison de pêche :

Il faut rappeler que la pêche de la grande alose est interdite à la pêche amateur comme professionnelle sur le bassin de la Charente depuis 2009 (moratoire). La pêche de l’alose feinte est autorisée.
Les déclarations des captures amateurs maritimes sont conseillées : document du Ministère de l’Écologie en bas de page et lien du site : Site du Ministère de l’Ecologie : Pêche maritime de loisir.

Plus d’infos DDTM17 à retrouver ici : Pêche maritime de loisirs

et ici : Espèces réglementées pour la pêche maritime de loisirs

« Anguille jaune : Le règlement UE n° 2023/194 du 30 janvier 2023 (art.13 al.6) établissant pour 2023 les possibilités de pêche pour certains stocks halieutiques interdit la pêche récréative de l’anguille d’Europe à tous les stades de développement. »

Données historiques et référence :

Pas de référence actuellement.

Relation avec les mesures de gestion du PLAGEPOMI 2008-2012 :

  • SH01 : Élaborer des bilans annuels de l’exploitation halieutique
  • * Objectifs : Réaliser un bilan annuel de l’exploitation halieutique des populations de poissons migrateurs (exemple : Synthèse des données de capture (…) calcul des taux d’exploitation)
  • SH03 : Assurer un suivi halieutique des pêcheries amateurs aux engins
    • Objectifs : Assurer un suivi des pêcheries amateurs aux engins (maritimes et fluviales) permettant de disposer de statistiques pour la gestion en matière d’indice d’abondance (…).

Hydroélectricité sur le bassin versant de la Charente

En cours d’actualisation…

Descripteur.
Mise à jour d’après le groupe de travail général du 7 mars 2024.

Objectif :

Ce descripteur permet de montrer la pression qui existe sur les espèces à la dévalaison.

Description :

L’hydroélectricité permet la production d’énergie mais a cependant des impacts sur l’environnement notamment la libre circulation des poissons.
Le recensement des ouvrages hydroélectriques avec précision, notamment avec une information sur l’impact de chaque site, est en cours sur le bassin versant de la Charente. Une fois la liste établie, on pourra suivre l’évolution des aménagements année après année.

En 2020, la liste a été mise à jour grâce au travail réalisé par les bureaux d’études Scimabio Interface/FishPass dans le cadre de l’étude des potentialités poissons migrateurs de 2020.

92 ouvrages recensés « comme assurant une production potentielle d’hydroélectricité »

27 sites actuellement en activité et 3 sites dont la production d’hydroélectricité est en projet

Relation avec nos espèces cibles :

L’anguille de dévalaison est directement impactée par les usines hydroélectriques.

Les jeunes saumons (smolts) sont très impactés à la dévalaison avec une perte totale moyenne de l’ordre de 30% de la population de smolts sur le bassin Adour-Garonne (PLAGEPOMI 2008-2012).

L’impact semble aussi important sur les jeunes lamproies marines qui dévalent. Etant d’assez grande taille, les mortalités provoquées par les turbines semblent comparables à celles observées sur le saumon. Cependant, avec les connaissances actuelles du territoire, il est impossible de connaître précisément l’impact des centrales hydroélectriques.

Concernant les juvéniles d’aloses, l’alose feinte n’est peu ou pas impactée par l’hydroélectricité car elle reste sur la partie basse des bassins là où il n’y a pas ou peu de microcentrales. Pour la grande alose, du fait de leur petite taille, les alosons sembleraient peu sensibles aux turbines tout du moins de façon moins importante que les smolts de saumon atlantique (PLAGEPOMI 2008-2012).

Enquête sur les prises d’eau ichtyocompatibles :

En partenariat avec l’AFB, France Hydro Electricité a lancée, en août 2019 une enquête sur les prises d’eau ichtyocompatibles. Cette enquête vise à déterminer les conséquences pour les producteurs des aménagements environnementaux mis en oeuvre pour rétablir la continuité piscicole à la dévalaison. L’Université de Poitiers assiste France Hydro Electricité pour collecter ces questionnaires et en retraiter les données.
Notice d’accompagnement du questionnaire
Plus d’infos ici

Vis à La Chapelle (Charente)

Liens vers site web et autres documents :

Fournisseurs de données :

L’ONEMA (DIR4) nous a fourni une première liste d’ouvrages hydroélectriques en 2008.

Lamproie fluviatile

Source : CMCS

Lamproie fluviatile (Lampetra fluviatilis)

La lamproie fluviatile est un poisson migrateur amphihalin qui se reproduit en rivière et vit en rivière puis en mer. Les données disponibles sur cette espèce sont faibles sur nos bassins. On ne la retrouve que sur le bassin de la Charente et pas sur la Seudre.

Des observations ont été faites à la station de comptage de Crouin, ainsi que parfois sur le terrain.

Suivi à la station de comptage de Crouin (aval Cognac) :

En 2011, un incident technique n’a pas permis d’enregistrer le passage des poissons.
En 2016, la vitre de la station a été cassé par vandalisme.

Précisons que ces chiffres ne sont pas exhaustifs dans la mesure ou de fortes crues ont pu rendre le barrage de Crouin franchissable par les clapets et le seuil donc sans nécessairement passer par la passe à poissons.

Lamproie fluviatile enregistrée à la caméra à la station de comptage de Crouin (CMCS)

Zone de reproduction :

La granulométrie caractéristique des frayères pour cette espèce (graviers, petits galets – diamètre 2 à 60 mm) est présente notamment sur certains bras de la Charente.

Période de reproduction (mars à juin) :

La période de reproduction de la Lamproie de rivière en France varie selon les auteurs :

  • De mars à mai dans Keith P., Poulet N., Denys G., Changeux T., Feunteun E. & Persat H. (coords), 2020. – Les poissons d’eau douce de France. 2ème édition. Biotope Editions, Mèze ; Muséum national d’Histoire naturelle, Paris (collection Inventaires et biodiversité), 704 p.
  • D’avril à juin dans Taverny C. & Elie P. 2010. – Les Lamproies en Europe de l’Ouest – Ecophases, espèces et habitats. Editions Quae (collection Guide pratique), 112 p.

Réglementation de la pêche :

Réglementation de la pêche professionnelle fluviale de lamproie fluviatile :
Pêche autorisée en Charente-Maritime (aux engins et filets uniquement) du 15 octobre au 15 avril (document ici).

Du point de vue halieutique, elle ne fait plus l’objet de véritable exploitation commerciale (PLAGEPOMI 2008-2012).

Réglementation de la pêche amateur maritime de lamproie fluviatile :
Pêche autorisée en Charente-Maritime du 15 octobre au 15 avril.
Plus d’infos DDTM17 à retrouver ici : Pêche maritime de loisirs
et ici : Espèces réglementées pour la pêche maritime de loisirs

PROGRAMME DE CONNAISSANCES « AMPHIHALINS NATURA 2000 EN MER »

Dans le cadre d’un étude réalisée sur l’évaluation de la suffisance du réseau Natura 2000 en mer pour les espèces amphihalines (Acou et al., 2013), demandée par l’Etat (MEDDE*) au Muséum Nationale d’Histoire Naturelle (MNHN), un bilan a été réalisé sur la lamproie fluviatile en mer entre 2010 et 2013. Il s’avère que « les captures de lamproies fluviatiles par les pêcheurs professionnels marins sont très rares. Le constat est le même concernant les suivis scientifiques standardisés menés par l’IRSTEA (DCE en estuaire) ou par l’IFREMER (campagnes à la mer). Par exemple, depuis la mise en oeuvre de la DCE sur les masses d’eau de transition (estuaires, lagunes, etc.) (…) seules 3 captures de lamproies (3 marines et aucune fluviatile) sont recensées à ce jour parmi les 3000 traits de chaluts effectués. De même, les données issues d’Obsmer ne permettent d’identifier qu’une seule lamproie fluviatile entre 2003 et 2010 sur plus de 9400 traits analyser. Cela suggère que les lamproies ne sont pas capturables pour des raisons comportementales et/ou techniques. (…) Les résultats suggèrent fortement que les lamproies fluviatiles se nourrissent sur des hôtes prédateurs et à dépendance côtière. » (Extrait de la synthèse d’Anthony Acou (2013)).

Rapport :
Acou A., Lasne E., Réveillac E., Robinet T. & Feunteun E. (2013). Programme de connaissances « Amphihalins Natura2000 en mer ». Evaluation de la suffisance du réseau Natura2000 en mer pour les espèces amphihalines et éléments de réponse aux recommandations émises en zone atlantique. Rapport de synthèse du Muséum National d’Histoire Naturelle, Stations marines de Dinard et Concarneau. 25 pages.

*MEDDE : Ministère de l’Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement.