Effectif de géniteurs à Taillebourg

Suite à la réunion du Groupe de Travail Tableaux de Bord du 5 mars 2019, ce nouvel indicateur spécifique pour l’alose feinte a été mis en place. Il se concentre sur la frayère de Taillebourg.

 État 2021 moyen : En comparaison avec le maximum connu (7497 en 2013).
 Tendance 2021 stable : 4035 géniteurs estimés, proche de la moyenne des 5 dernières années (2016-2020 = 3172)
État et tendance donnés par le groupe général Tableau de Bord le 14 mars 2022.

Objectifs :

L’effectif de géniteurs correspond au nombre estimé de géniteurs d’aloses feintes sur la principale frayère d’aloses feintes, Taillebourg.

Bilan des reproductions en 2021 :

Détails du suivi :

Le suivi se fait par l’écoute des bulls d’aloses entre avril et juin sur les sites potentiels décrits par les études de 2001 (Fabien Millot, 2001), celles des potentialités piscicoles de 2003 (Hydroconcept, 2003) et les sites complémentaires proposés par l’ONEMA/Cellule Migrateurs en 2009.
Le bull correspond au bruit caractéristique effectué par les aloses lors de leurs déplacements circulaires à la surface de l’eau pour expulser leurs gamètes. La reproduction a lieu la nuit avec un pic d’activité vers 2h.

Pour les suivis, les Fédérations de pêche 17 et 16 ainsi que l’ONEMA 16 et 17 accompagnent les membres de la Cellule Migrateurs.

Un binôme est nécessaire pour chaque écoute. Sur chaque site, le nombre de bulls est comptabilisé par période de 15 minutes. On réalise au moins 2 périodes de 15 minutes par site, de préférence sur la période de la nuit où les bulls sont les plus nombreux, entre minuit et 3 heures.
Des enregistreurs audio-numériques sont placées sur les la principale frayère d’aloses feintes : Taillebourg. Des calibrages ont été réalisés afin de quantifier la proportion du nombre de bulls entendus par les enregistreurs par rapport à l’oreille humaine. Les appareils ont été posés une fois par semaine, du 29 avril au 30 juin, ce qui représente 10 semaines de suivi. Six nuits de calibration ont été réalisées sur la saison. L’échantillonnage n’est pas continu, les données des nuits manquantes ont été extrapolées (grâce aux variables environnementales débit/températures et la saisonnalité).

L’étude de 2014 avait abouti à une méthode d’estimation du nombre de bulls par frayère. Le nombre de géniteurs est estimé à partir du nombre de bulls comptabilisé en utilisant plusieurs hypothèses basées sur le fractionnement de la ponte des aloses en relation avec la maturation progressive des ovocytes dans le temps (Taverny, 1991 ; Cassou-Leins et al., 2000 in Chanseau et al., 2006). Les hypothèses de calcul utilisées sont (Cassou-Leins & Cassou-Leins, 1981) :

  • les géniteurs ne se reproduisent que sur une seule frayère,
  • un bull donne lieu à une ponte,
  • à un bull correspond une seule femelle et un mâle,
  • une femelle pond 5 à 7 fois au cours d’une saison de reproduction.

Le nombre de géniteurs est finalement calculé d’après la formule :
Géniteurs sur le site = ((Nombre de bulls total )/(Nombre de ponte))×2

État général 2021

Validé par le groupe de travail général « Tableau de Bord » le 14 mars 2022.

ETAT 2021 : Moyen

L’état général 2021 de la population des aloses feintes sur le bassin versant de la Charente a été choisi moyen (orange) du fait de l’effectif en géniteurs qui est plus important que les dernières années et que l’ensemble des frayères suivis (21) aient été actives.

TENDANCE 2021 : stable

La tendance évolutive de l’état de la population des aloses feintes a été choisie stable en comparaison avec la moyenne des 5 dernières années
es variables déterminantes permettant de définir cette tendance sont :

Aménagement des ouvrages impactant la montaison

Cet indicateur sera actualisé en fin d’année 2022.

État 2021 moyen : résultat supérieur au seuil arbitraire de 50%.
Tendance 2021 à la hausse : aménagements d’ouvrages réalisés et en projet.
État et tendance validés par le groupe général Tableau de Bord le 14 mars 2022.

Attention, la nouvelle base du Référentiel des Obstacles à l’Écoulement, le ROE V7 (version de mars 2017 du site Carmen), est utilisé depuis 2016. Le nombre total d’ouvrages listés a donc changé et le pourcentage d’aménagements aussi de fait.

Objectifs :

Le but de ce descripteur est de suivre, dans le temps, la diminution du nombre d’obstacles aux déplacements des lamproies marines.

Détails du suivi :

On prendra en compte tous les ouvrages répertoriés sur les zones colonisables historiquement par les lamproies marines d’après la nouvelle base V7 du Réseau d’Observation des Écoulements (ROE) de l’OFB « enrichie » par la Cellule Migrateurs.

Pour observer la progression des aménagements des ouvrages impactant la montaison des lamproies marines, nous avons pris le choix de suivre l’ensemble des travaux effectués mais aussi ceux en projet. Dans le pourcentage affiché des ouvrages aménagés, on a donc pris en compte :

  • Les ouvrages franchissables réalisés les années antérieures
  • Les rétablissements effectués l’année en cours
  • Les démarches engagées (étude en cours) qui donneront des aménagements rapidement
  • Les démarches lancées (discussions avancées entre propriétaire et gestionnaires) qui correspondent à des aménagements prévus sur du plus long terme

Résultats 2019 :

Sur la zone colonisables par les lamproies marines.

Pourcentages d’aménagements selon les types de sélections des ouvrages choisis

Type de sélectionsNombre d’ouvrages concernésNombre d’ouvrages traités et en projetpourcentage d’avancée
Base ROE V724317572%
Sur l’ensemble de la zone colonisable historiquement par les lamproies marines, 69,9% des ouvrages sont traités ou en projet pour la restauration de la libre circulation. Cependant, les ouvrages exclusivement traités (105) représentent 29,5% de l’ensemble des ouvrages.

Évolution des pourcentages d’aménagements (traités et en projets) au cours des années

Type de sélections201120122013201420152016201720182019
Base ROE V737,7%65,4%65,4%68%69,9%

Carte de localisation des ouvrages du ROE-V7 concernés pour les lamproies marines :

Cliquez sur la vignette ci-dessous pour agrandir.

Carte de localisation des ouvrages du ROE V7 concernés pour les lamproies marines (2019)

Données historiques et référence :

Les données disponibles actuellement sont acquises annuellement depuis de 2009.

Choix des seuils :

La représentation se fait par un tachymètre qui permet d’observer le pourcentage d’ouvrages aménagés ou en projet sur l’ensemble des ouvrages à aménager de la liste (100%).
Des seuils ont été choisis arbitrairement.
Etat mauvais = <50%
Etat moyen = entre 50 et 90%
Etat bon = >90%

Fournisseurs de données :

Les données sont recueillies auprès des différents techniciens rivière et des acteurs impliqués dans les aménagements des obstacles à la libre circulation des poissons. La Cellule Migrateurs réalise ensuite le bilan annuel des aménagements.

Linéaire accessible

  •  État 2012 mauvais pour l’axe Charente car inférieur à 50% (13%)
  • Tendance 2012 constante car égale à 2011 sur l’axe Charente
    État et tendance donnés par la Cellule Migrateurs après concertation avec le groupe général Tableau de Bord (10/07/13).

Objectifs :

Ce paramètre représente la distance accessible sans difficulté apparente pour l’anguille de l’océan jusqu’au premier obstacle rencontré au cours de sa migration. Ce linéaire représente donc les zones de croissance et de vie des anguilles qui peuvent être potentiellement occupées sans difficulté.
Nous considérons pour l’anguille l’ensemble du bassin Charente car il est intégralement en zone active (présence d’anguille <30cm).

Détails du suivi :

L’objectif à atteindre est le front de migration historique par cours d’eau. Le linéaire accessible annuel est la distance de l’océan jusqu’au premier ouvrage non traité (aménagement ou gestion) de classe 3 (difficilement franchissable). La classe de franchissabilité prise en compte est celle établit par l’ONEMA.
Les cours d’eau considérés sont l’axe Charente uniquement et tous les affluents répertoriés comme axes à grands migrateurs.

Résultats :

Le tableau ci-dessous expose les pourcentages de linéaire accessible par l’anguille sans difficulté apparente sur l’axe Charente et sur tous les affluents. Pour ce dernier, le linéaire est fait de la confluence avec la Charente jusqu’à la la limite amont où l’anguille est présente.

Deux représentations sont réalisées : le linéaire accessible sans difficulté apparente depuis l’océan et le linéaire accessible sans difficulté apparente sur les affluents depuis la confluence de la Charente.

Sur l’axe Charente :
Le premier ouvrage sur la Charente est le barrage de St Savinien qui est de classe 3 (difficilement franchissable). Le linéaire accessible sans difficulté apparente de franchissement d’ouvrages est alors de 48 km soit de 13,1% du linéaire total potentiel (historique jusqu’à 381 km). Il faut préciser que si des obstacles de classe 1 avaient été présents en aval de St Savinien, ils n’auraient pas été pris en compte car sans difficulté apparente de franchissement.

Front de migration

État 2021 moyen car compris entre Cognac et Vindelle (Châteauneuf : 140 km de l’océan)
– Tendance 2021 stable car il a peu varié sur les 5 dernières années
État et tendance validés par le groupe général Tableau de Bord le 14 mars 2022.

Le front de migration est la zone la plus en amont où a été observé une Grande alose sur l’axe Charente. Le suivi de ce front au cours du temps permet de voir l’évolution des conditions de circulation de cette espèce.

Les principaux résultats en un clin d’œil !

TACHYMETRE :

FRISE :

CARTE :

Déplacez vous sur la carte ci-dessous (en cachant préalablement le menu de droite et en zoomant sur la carte) ou cliquez ici pour accéder à la carte de l’ARB NA sur une autre page web.

Réalisée par l’Agence Régionale de la Biodiversité Nouvelle-Aquitaine (ARB NA).

Objectifs :

Il s’agit de connaître annuellement le front de migration de la grande alose sur l’axe Charente et ses principaux affluents. Ce front correspond à la distance à l’Océan. Plus le front de migration est haut, plus le bassin versant est occupé et les frayères potentielles sont utilisées. L’aménagement des ouvrages hydrauliques limitant ou bloquant le passage des aloses et leur gestion font partie des solutions permettant l’évolution de ce front de migration.

Détails du suivi :

Le suivi se fait par l’observation visuelle, de l’aval vers l’amont, de la présence d’indices permettant d’authentifier la présence de l’espèce (tentative de franchissement d’obstacles, suivi des frayères actives, présence de cadavres…). Les prospections de terrain sont réalisées depuis 2009 par la Cellule Migrateurs en partenariat avec l’AFB et les Fédérations de pêche 16 et 17. Ces observations doivent se faire régulièrement au cours de la saison de migration, d’avril à juin, car selon les conditions environnementales et hydrologiques, les bancs d’aloses se déplacent plus ou moins vite vers l’amont.

Moyens de suivi  :

  • observation en pied d’ouvrage : des déplacements en journée sont régulièrement effectués sur les ouvrages pour observer les aloses en franchissement.
  • observation des cadavres d’aloses après reproduction : en fin de saison, fin juin-début juillet, des déplacements sont effectués en journée pour observer la présence de cadavres (la plupart des aloses meurent après reproduction).

Mais aussi :

  • suivi des reproductions sur frayères : permet d’entendre et de voir, de nuit, la zone de reproduction la plus en amont
  • information des acteurs locaux, riverains, pêcheurs : les observations effectuées seront croisées avec nos données pour affiner les résultats.
  • suivi par ADNe (ADN environnemental) : cette année 2019, des prélèvements d’eau ont été réalisés sur les sites de Juac, Basseau, Sireuil et Coursac pour rechercher la présence de nos migrateurs. De l’ADN d’alose a été retrouvé sur le site de Juac, confortant ce qui a été observé visuellement sur site (plus d’infos dans le rapport 2019 de la Cellule).
Aloses en migration
Cadavre d’alose

Ces actions se font sur l’axe Charente mais aussi sur la Boutonne, l’Antenne et le Né, selon les années.

Observations 2020 :

Malgré des moyens de prospection importants, très peu d’aloses et d’indices de présence ont été observés en amont et le front de migration s’établit une fois de plus relativement bas sur l’axe Charente. La raison principale semble être la très faible remontée d’aloses à la station de comptage de Crouin (204 cette année !), et un « écrémage » des poissons à chaque barrage qui fait que le contingent s’amaigrit plus on va vers l’amont.

Choix des seuils :

D’après les connaissances dont nous disposons et suite à une décision du groupe de travail général sur les tableaux de bord (réuni le 10/07/13), nous avons choisi des seuils arbitraires pour borner les 3 états de cet indicateur.
Le mauvais état, en rouge, correspond à un front de migration inférieur à Cognac. D’après les données antérieures, les frayères de grandes aloses se trouvent en majorité au-dessus de ce point. En-dessous, on est plutôt en présence d’aloses feintes.
Le bon état, en vert, équivaut à un front de migration au-dessus de Vindelle.
L’état moyen, en orange, correspond à la zone entre Cognac et Vindelle.
Pour estimer la variation de ce front de migration dans le temps et comparer la situation actuelle avec la référence historique (Ruffec=100%), on peut utiliser un « compteur » (tachymètre en début de cette page) qui indique le pourcentage du linéaire sur lequel les grandes aloses sont rencontrées sur le linéaire total jusqu’au front historique de Ruffec à 255 Kms.