Pêche professionnelle maritime Civelles (estuaire Charente)

État 2021 non défini : référentiel et seuils non disponibles.
- Tendance 2021 stable : la moyenne des captures par unité d’effort en 2019/2020 (2,7 kg/marée) est peu éloignée de la moyenne des 5 dernières années.
État et tendance validés par le groupe général Tableau de Bord le 14 mars 2022.

Espèce / stade visé :

Anguille / Civelles

Objectif :

L’objectif est de suivre les captures des civelles dans l’estuaire de la Charente par la pêcherie professionnelle maritime. On se focalisera notamment sur l’effort de pêche, c’est à dire la capture moyenne de civelles par marée (=sortie d’un navire pour la pêche).

Les données de captures (non nominatives) nous sont fournies par le Comité Départemental des Pêches Maritimes et des Élevages Marins de Charente-Maritime (CDPMEM17) et auparavant par le CRPMEM PC. site web du CDPMEM17.

Introduction :

Depuis 2009, les pêcheries professionnelles maritimes de civelles sont soumises à des quotas de pêche (idem pour les pêcheries fluviales). Un quota national est réparti pour chaque bassin. Il est composé de 2 sous-quotas, le premier destiné à la consommation et le deuxième au repeuplement. Par consommation, on entend la consommation en l’état et la consommation après élevage de l’anguille de moins de 12 cm. Le repeuplement est entendu au sens de l’article 7-8 du règlement (CE) 1100/2007. Pour plus d’informations, voir l’indicateur Atteinte des quotas.
Les périodes de pêche sont précisés par UGA. Dans les estuaires de la Charente, Brouage, Seudre et Gironde, la période d’ouverture autorisée de la pêche est du 15 novembre au 15 avril.

Résultats :

Le nombre de jours de pêche et le nombre de navires différents sortis par saison ne sont pas connu pour les saisons 2006/2007 et 2007/2008.

Informations sur les paramètres étudiés :
CPUE = « Capture Par Unité d’Effort » = capture moyenne par marée
Nombre de marée = Nombre total de « sorties » effectuées par les navires avec ou sans captures. Il peut y avoir plusieurs sorties (marées) par jour effectuer par le même navire.
Capture totale = Somme des captures réalisées sur la Charente
Nombre de navire différents = Nombre de navire totale avec une immatriculation différente sorties dans la saison.
Nombre de jours de pêche = Nombre de jours, dans la saison, durant lesquels au moins 1 navire est sorti pêché. Il est possible que les jours de sorties soient réduits si les quotas ont été atteints rapidement ou si les mareyeurs n’achètent pas.

La pêcherie professionnelle de civelles sur la Charente se compose d’une flottille de navires mobiles uniquement contrairement à la Seudre où il y a une dizaine de navires fixes.

Effectif de pêcheurs sur l’ensemble de la zone de pêche couverte par le CRPMEM PC : De 2008 à 2013 uniquement :

Nombre de pêcheurs civelliers sur les deux antennes La Rochelle (LR) et Marennes-Oléron (MO) du CRPMEM PC


Il faut préciser que les civelliers qui pêchent sur la Charente ne sont pratiquement que des pêcheurs inscrits sur l’antenne de Marennes-Oléron. Seul 1 pêcheur sur la Charente en 2013 était inscrit à l’antenne de La Rochelle.
Les civelliers de l’antenne Marennes-Oléron peuvent pêcher sur la Charente, la Seudre et la Gironde, suivant le timbre qu’ils ont pris (timbre Charente/Seudre et timbre Gironde).
Les civelliers inscrits à La Rochelle peuvent pêcher sur la Sèvre Niortaise (timbre Sèvre Niortaise)(sur l’UGA Loire – Côtiers vendéens) et sur la Charente et la Seudre (timbre Charente/Seudre).

Taux d’échappement :

Pour estimer la pression de la pêche de la civelle par les pêcheurs professionnelles maritimes, on peut calculer le taux d’échappement de la pêcherie estimée grâce à un modèle mathématique, GEMAC (Glass Eel Model to Assess Compliance to reference point), développé par Cédric Briand (EPTB Vilaine). Ce taux correspond au pourcentage de civelles qui ont échappées à la pêcherie et se retrouvent en amont de la zone de pêche. Le modèle utilise, entre autres, les captures de civelles des bateaux de pêche professionnelle maritime. Les détails des calculs sont consultables dans le rapport GEMAC 2009 dans Taux d’exploitation de la pêcherie (modèle de calcul GEMAC).

Saisontaux d’échappement
2006-200737%
2007-200825%
2008-2009 à 2014-2015difficulté de traitement sur certaines saisons

En comparaison, le taux d’échappement était de 37% sur la Seudre pour la saison 2007-2008.

Données historiques et référence :

Il n’y a pas de données historiques avant la saison 2006-2007 sur les captures de civelles en Charente.

Fournisseurs de données :

La Cellule Migrateurs a récupéré en 2009 et 2010 les fiches de captures antérieures (2006 à 2010) auprès de la DDTM17 avec l’accord du CRPMEM et a réalisé la saisie et l’analyse. La Cellule Migrateurs a ensuite récupéré les tableaux de données auprès de la DDTM17 en 2011 puis de l’antenne de Marennes-Oléron du CRPMEM en 2012, et a réalisé un bilan des captures sur la Charente et la Seudre uniquement. Entre 2013 et 2016, les données (non nominatives) ont été récupérées directement auprès du CRPMEM Poitou-Charentes. Depuis 2017, la récupération est faite auprès du CDPMEM17.

État sanitaire 2019 (fluviale)

Mise à jour en cours…

Dernier suivi réalisé en 2021. Etude effectuée tous les 2 ans.


- État 2019 mauvais : d’après la note donnée par l’analyse des 4 lésions externes « DELT* » (Elie et Girard, 2010) observées sur les anguilles en 2019 pêchées à l’électricité (13 stations).
*DELT = indicateur écopathologique correspondant à la présence d’une des 4 altérations anatomo-morphologiques : Déformation, Érosion, Lésion, Tumeur.
- Tendance 2019 stable : Si on compare la valeur de 2019 avec les 5 dernières années, on est sur une tendance stable.

État et tendance donnés par la Cellule Migrateurs et validés par le groupe général Tableau de Bord le 7 avril 2020.

Espèce / stade visé :

Anguille / civelles-anguillettes-jaunes-argentées

Objectif :

Il s’agit de suivre l’évolution de l’état sanitaire des anguilles sur le bassin versant de la Charente.

Détails de l’indicateur :

Il correspond uniquement à l’importance de certaines lésions externes observées sur les anguilles lors des suivis expérimentaux.

On utilisera les suivis par pêches électriques organisés par la Cellule Migrateurs dans le cadre du suivi de la colonisation des jeunes anguilles (voir le descripteur « État de colonisation (fluviale) »).

Lors des pêches, un « bilan sanitaire externe » de chaque individu est réalisé grâce la grille du code pathologique mise en place par l’ONEMA (BEAULATON L. et al, 2009) adaptée d’un travail élaboré par l’IRSTEA (GIRARD P. et al, 2007).

De plus, un « code pathologie » a été mis en place par Pierre ELIE et Patrick GIRARD pour renseigner un indicateur écopathologique. Les altérations anatomo-morphologiques des anguilles ont été recensées avec leurs principales causes potentielles (voir fiche Etat sanitaire en bas de page). Parmi ces altérations, 4 anomalies externes ont été choisies pour représenter au mieux l’état sanitaire global d’une population. Ce sont les anomalies « DELT » : les Déformations, les Erosions, les Lésions et les Tumeurs. D’après la proportion d’une de ces 4 anomalies sur les échantillons de population diagnostiquée, une interprétation a été proposée.

Condition des poissonsbonnedétérioréeprécaire
Proportion des individus avec une ou plusieurs des anomalies externes suivantes : Déformations, Erosions, Lésions et Tumeurs0 – 2%2,1 – 5%> 5,1%

L’état sanitaire global est la moyenne des pourcentages d’anguilles avec une des 4 lésions listées, sans prendre en compte les érosions de classe 1 (com. pers. Pierre ELIE).

Données historiques et référence :

La comparaison se fait avec la tendance des 5 dernières années précédentes à 2019.

Résultats :

En 2019, le suivi a été réalisé sur 13 stations mais pour le calcul du DELT, nous n’avons pas pris en compte les stations qui avaient des échantillons de moins de 30 individus (5 stations : Escambouille, Nouère, Argentor, Moulde et Charente Lavaud). Ces échantillons ne sont pas considérés comme significatifs (com. pers. Pierre Elie).

On constate de moins bons résultats en 2019 en comparaison avec 2017. On atteint un état 2019 considéré mauvais (5,1%).

Fournisseurs de données :

La Cellule Migrateurs organise et participe aux pêches électriques. Elle saisie ensuite les données et les analyse.

Effectif en montaison à Crouin (Cognac)

- État 2021 non défini car pas de référence ni de seuils
- Tendance 2021 indéterminée
État et tendance donnés par la Cellule Migrateurs et validés par le groupe général Tableau de Bord le 14 mars 2022...

Objectif :

Évaluer et suivre l’état du stock en montaison sur le domaine fluvial. Cela correspond au suivi du recrutement fluvial. Pour cela, il est nécessaire de disposer d’un système qui permet de quantifier le passage des anguilles. Cet effectif en montaison peut être calculé et estimé grâce à une station de comptage ou une passe à anguilles.

Il est possible d’utiliser le nombre d’anguilles qui passent à la station de comptage du barrage de Crouin, en aval de Cognac à 100 kms de l’embouchure de la Charente. C’est l’unique lieu sur la Charente où l’on peut réaliser un dénombrement des poissons migrateurs grâce à la station de comptage.

Détails du suivi :

La station de comptage a été mise en place en même temps que la passe à poissons, en 2010. Depuis janvier 2010, les poissons migrateurs sont comptabilisés et mesurés, pour la plupart, grâce à une caméra reliée à un ordinateur. Cependant, un incident technique a entraîné l’impossibilité de dénombrer les passages de décembre 2010 à mars 2012. De plus, un acte de vandalisme au printemps 2016 (vitre cassée) a entraîné un visionnage incomplet sur l’année 2016.

Barrage de Crouin

Barrage de Crouin avec, de gauche à droite, une vanne wagon, un seuil, la passe à poissons et 2 clapets

Le suivi se fait par le comptage des poissons qui empruntent la passe à bassins. Pour cela, Le site est équipé d’une chambre étanche, vitrée, aménagée en amont de la passe à bassins, avec un système d’enregistrement vidéo. Une autre chambre étanche, vitrée, de l’autre côté de la passe permet d’assurer un éclairage continu de la colonne d’eau (rétro-éclairage).

Résultats :

Actuellement, nous ne disposons pas d’enregistrements d’anguilles opérationnels et fiables. Des bilans des montaisons enregistrés ont été listés ci-dessous mais ils ne sont pas représentatifs des remontées réelles établies dans la passe.
Le mode d’enregistrement actuel ne nous permet pas d’observer toutes les anguilles en montaison. Les petites anguilles (<20cm) ne sont pas toujours détectées par le logiciel. Les résultats sont donc des minimums. Nous essayons actuellement d’optimiser les réglages pour obtenir dans l’avenir un enregistrement exhaustif des jeunes anguilles en montaison.

- 2011 : pas d’enregistrement cause incident technique
- 2016 : pas d’enregistrement cause incident technique (vitre brisée : vandalisme)

« Attention : l’augmentation du nombre d’anguilles juvéniles observées en montaison peut être expliquée par l’amélioration des techniques d’enregistrements d’images et non uniquement par une augmentation du nombre d’individus. »Image extraite d’une vidéo avec enregistrement d’une jeune anguille en montaison (environ 14cm)

La migration des anguilles avec 56 individus comptés à la vidéo est un des plus faibles effectifs depuis 2010. Cependant à cet effectif compté, il faut rajouter l’échappement au barrage qui, pour cette espèce, est vraisemblablement sans commune mesure avec les passages à la passe. Enfin, en période de crue (passe submergée), les anguilles peuvent monter sans passer obligatoirement par la passe. Ces deux facteurs impliquent que même si l’enregistrement à la passe est optimum, les résultats obtenus ne pourront être que des minimums.

Déroulement et rythmes de la migration :(extrait du rapport de SCEA 2017).
Compte tenu de l’échappement au comptage, les commentaires sur le déroulement de cette migration à partir de l’échantillon observé par la passe, sont limités. Hors les périodes de hautes eaux, la principale vague se déroule lors de la baisse de débit et concomitamment à une hausse de température de l’eau. Le gros des passages s’est produit en mai comme les années précédentes : après un démarrage très précoce (février et mars) le déroulement de la migration à la passe a été dans la moyenne de celles observées jusque-là. Le pic hebdomadaire de près de 21 % de la migration observée à la vitre, a eu lieu du 28 mai au 3 juin. L’activité horaire (GMT+2) des anguilles observée à la passe de Crouin est essentiellement nocturne, avec 80 % des observations entre 23h00 et 06h00, proportion classique pour cette espèce.

La taille des anguilles en montaison :
L’effectif total d’anguilles a été mesuré (81 % à 99 % depuis 2013), et la taille moyenne de cet échantillon est de 19 cm, avec des valeurs allant de 8 à 65 cm. Près de 75 % de cet échantillon est constitué par des individus inférieurs à 16 cm : ces petits individus sont détectables grâce à la mise en place de fonctions avancées du logiciel WSEQ32 de détection. 12 % des individus sont entre 16 et 30 cm et 13 % ont une taille de plus de 30 cm, mais malgré ces différences dans les classes d’âge, ces populations ont un même rythme de migration, franchissant le barrage avec le même timing.

Données historiques et référence :

Il n’y a pas de données historiques étant donné que la station de comptage a été mise en place en janvier 2010.
Il n’y a pas actuellement de référence tant que l’optimisation d’enregistrement ne sera pas réalisée.

Fournisseurs de données :

De 2010 à 2012, la Cellule Migrateurs a récupérée les vidéos enregistrées, les a dépouillée (lecture et distinction du passage des poissons migrateurs) et analysée (bilan des passages).
Depuis 2013, un prestataire réalise ce travail : SCEA DARTIGUELONGUE.

État de colonisation des anguilles sur l’axe Charente

Opération effectuée en 2021 : suivi tous les 2 ans.

Mise à jour en cours…


- État 2021 non défini : Pas de seuils établis actuellement.
- Tendance 2021 stable : Les résultats de 2021 sont similaires à ceux observés depuis 2013, avec une D50 LMD* de 33 kms pour les moins de 10 cm et de 73,5 kms pour les moins de 15 cm. Légère baisse en comparaison avec 2019.
La D50 à la mer est de 113 kms pour les <10 cm et 153 kms pour les <15cm. Les densités d’anguilles sont cependant un peu plus élevés en 2021 qu’en 2019.

*D50 LMD : distance à la limite de la marée dynamique avec la probabilité de présence de 50% d’avoir au moins 1 anguille

État et tendance validés par le groupe général Tableau de Bord le 14 mars 2022.

Espèce / stade visé :

Anguille / Anguillettes

Objectif :

Suivre la répartition des anguilles de moins de 10 cm le long de l’axe Charente afin d’identifier les fluctuations de la colonisation du bassin selon le principe de migration densité-dépendant (plus la densité d’anguilles recrutées en aval du bassin augmente, plus le front de colonisation se déplace vers l’amont).
Le suivi dans le temps de cette limite amont de répartition des « jeunes » stades d’anguilles semble constituer un bon indicateur de la tendance du recrutement fluvial en relation avec la mise en place de solutions de gestion adaptées pour l’espèce.

Détails du suivi :

Face à la difficulté technique de collecter cette information directement sur l’axe principal au regard des dimensions de la Charente, la méthode retenue consiste à surveiller l’évolution de cet indice d’abondance de la population, par 100 m² de faciès favorable (radier, plat courant), en pied de premier obstacle, sur de petits affluents directs à la Charente.
Pour récupérer cette information, la Cellule Migrateurs organise, avec le soutien des FDAAPPMA, un réseau d’inventaires par pêches électriques sur un ensemble d’une vingtaine de stations réparties de façon homogènes sur l’axe.
Depuis 2015, un suivi complémentaire à l’aide d’engins passifs (flottangs) (habitats artificiels) a été réalisé pour augmenter le réseau d’échantillonnage.

La période d’intervention, fin juin / début juillet, correspond à la période de migration la plus importante des jeunes anguilles sur le bassin (phase de colonisation) ce qui permet d’avoir en quelque sorte un bilan de « l’année de migration ».