Impact de la température de l’eau sur les œufs et larves de grandes aloses

Indicateur modifié d’après Lambert et al., 2018 (IRSTEA).

 État 2020 Bon : car la température de l’eau pour les œufs et les larves était optimale sur 92% de la période considérée (1er mai au 15 juillet).
 Tendance 2020 stable : car peu de variation en comparaison avec la moyenne des dernières années.
État et tendance validés par le groupe général Tableau de Bord 16 mars 2021.

À NOTER !
Cette variable est à lire avec précaution. Si la tendance est à la hausse c’est que l’impact de la température sur les œufs et les larves d’aloses est plus important, c’est donc négatif pour la population.

Objectifs :

Il s’agit de connaître l’impact de la température sur la survie des larves d’aloses. Cet indicateur a changé suite aux derniers travaux réalisés par l’INRAE (anciennement IRSTEA) sur le sujet (Jatteau et al., 2017 et Lambert et al., 2018 ) et à des discussions avec P. Lambert.

Détails du suivi :

Pour construire cette variable, on s’est appuyé sur la littérature et les seuils déjà identifiés sur la grande alose (Alosa alosa) (Jatteau et al., 2017). La température est enregistrée sur les trois principales frayères de la Charente (Taillebourg, Crouin, Châteauneuf-sur-Charente).

D’après Jatteau et al. (2017), la survie cumulée du stade embryon au stade larve 14 jours après éclosion, est optimale quand la température de l’eau est comprise entre 16,6 et 24,8°C. A ces températures, la survie dépasse 80% du maximum observé (publications en bas de page).

Résultats :

On a exposé les températures journalières disponibles durant la période de reproduction et de développement des œufs et de larves, pour cette analyse, du 1er mai au 15 juillet.
Pour 2019, les températures utilisées sont celles de Crouin.

Fournisseurs de données :

La Cellule Migrateurs réalise le suivi de la température journalière à Taillebourg, Crouin et Châteauneuf-sur-Charente. Elle pose/récupère les sondes enregistreuses et analyse les données.

Linéaire accessible

Sur l’axe Charente
 État 2020 moyen car supérieur au seuil à Châteauneuf-sur-Charente (140 km de l’Océan) fixé arbitrairement. (2020 : Sireuil à 148 km de l’Océan soit 58% du linéaire totale accessible historiquement : Ruffec à 255 km)
 Tendance 2020 à la hausse comparée aux 5 dernières années à Saint-Savinien : 19%
État et tendance validés par le groupe général Tableau de Bord le 16 mars 2021.

ZOOM sur la Boutonne en fin de page !

Objectifs :

Ce paramètre représente la distance accessible sans difficulté apparente pour l’alose de l’océan jusqu’au premier obstacle rencontré au cours de sa migration. Ce linéaire représente donc les zones de reproduction, de croissance et de vie des aloses qui peuvent être potentiellement occupées sans impact sur leurs migrations.

Résultats :

Sur l’axe Charente :
Le premier ouvrage sur la Charente est le barrage de Saint- Savinien qui est de classe 3 (difficilement franchissable). Ce barrage est maintenant équipé d’une passe à poissons multispécifiques depuis l’été 2019. Le linéaire accessible sans difficulté apparente de franchissement d’ouvrages est alors à Sireuil, premier ouvrage non aménagé depuis la mer à 148 km soit de 58% du linéaire total potentiel (historique jusqu’à Ruffec (255 km).

Barrage de Saint Savinien (1er ouvrage depuis l’Océan)

Pour la représentation cartographique, ce linéaire annuel est signalé par un surlignage de couleur de chaque cours d’eau sur la portion accessible de l’océan jusqu’au premier ouvrage bloquant. L’indication du front historique est mentionnée. Bien qu’il soit lié au front de migration, ce descripteur reste un paramètre de milieu car il découle de l’aménagement des ouvrages.

Détails du suivi :

L’objectif à atteindre est le front de migration historique. Le linéaire accessible annuel est la distance de l’océan jusqu’au premier ouvrage non traité (aménagement ou gestion) de classe 3 (difficilement franchissable). La classe de franchissabilité prise en compte est celle établit par l’OFB.
Il faudra séparer l’axe principal des affluents. Sur l’axe principal, l’objectif 100% est la distance de l’océan à Ruffec. Concernant la Boutonne, l’objectif à atteindre est Voissay.

Choix des seuils :

Pour permettre de donner un état à ce descripteur, des seuils ont été choisis.
Etat mauvais = <50%
Etat moyen = entre 50 et 90%
Etat bon = >90%

Sur la Boutonne  :
En ce qui concerne la Boutonne, Carillon est le premier ouvrage (classe 4) à 1 km de la confluence avec la Charente. On prendra comme linéaire accessible optimale (100%), la distance de la confluence jusqu’à Voissay soit 24km car il n’y a pas de frayères d’aloses connues en amont du barrage de Voissay.

Barrage de Carillon (1er ouvrage sur l’axe Boutonne depuis la confluence avec la Charente)

Aménagement des ouvrages impactant la montaison

État 2020 moyen : résultat supérieur au seuil arbitraire de 50%.
Tendance 2020 stable : pas d’évolution.
État et tendance validés par le groupe général Tableau de Bord le 16 mars 2021.

Attention, l’actualisation 2017 du Référentiel des Obstacles à l’Écoulement (ROE V7, version de mars 2017 du site Carmen), est utilisé depuis 2016. Le nombre total d’ouvrages listés a donc changé et le pourcentage d’aménagements aussi de fait.

Objectifs :

Le but de ce descripteur est de suivre, dans le temps, la diminution du nombre d’obstacles aux déplacements des aloses.

Détails du suivi :

On prendra en compte tous les ouvrages répertoriés sur les zones colonisables historiquement par les aloses selon deux versions :

  • 1/ d’après l’actualisation 2017 du Réseau d’Observation des Écoulements (ROE V7) de l’OFB « enrichie » par la Cellule Migrateurs.
  • 2/ d’après l’ancienne base du ROE (pour comparer avec les données des années précédentes)

Pour observer la progression des aménagements des ouvrages impactant la montaison des aloses, nous avons fait le choix de suivre l’ensemble des travaux effectués mais aussi ceux en projet. Dans le pourcentage affiché des ouvrages aménagés, on a donc pris en compte :

  • Les ouvrages franchissables réalisés les années antérieures
  • Les rétablissements effectués l’année en cours
  • Les démarches engagées (étude en cours) qui aboutiront à des aménagements rapidement
  • Les démarches lancées (discussions avancées entre propriétaires et gestionnaires) qui correspondent à des aménagements prévus à plus long terme

Résultats 2020 :

Sur la zone colonisables par les lamproies marines.

Pourcentages d’aménagements selon les types de sélections des ouvrages choisis

Type de sélectionsNombre d’ouvrages concernésNombre d’ouvrages traités et en projetpourcentage d’avancée
Actualisation ROE V724317572%
Base ROE (ancienne)22017579.5%
Sur l’ensemble de la zone colonisable historiquement par les aloses, 72% des ouvrages sont traités ou en projet pour la restauration de la libre circulation soit une nette augmentation suite à l’étude des ouvrages de la Charente non-domaniale. Cependant, les ouvrages exclusivement traités (53) représentent 22% de l’ensemble des ouvrages.

Évolution des pourcentages d’aménagements (traités et en projets) au cours des années

Type de sélections2011201220132014201520162017201820192020
Base ROE V765,4%65,4%68%69,9%72%
Base ROE (ancienne)30.9%31.8%31.8%75.5%75.5%76.4%76.4%77.7%80.9%79.5%

Carte de localisation des ouvrages du ROE V7 concernés pour les aloses (actualisation fin 2109) :

Cliquez sur la vignette ci-dessous pour agrandir.

Carte de localisation des ouvrages du ROE V7 concernés pour les lamproies marines (2019)

Données historiques et référence :

Les données disponibles actuellement sont acquises annuellement depuis de 2009.

Choix des seuils :

La représentation se fait par un tachymètre qui permet d’observer le pourcentage d’ouvrages aménagés ou en projet sur l’ensemble des ouvrages à aménager de la liste (100%).
Des seuils ont été choisis arbitrairement.
Etat mauvais = <50%
Etat moyen = entre 50 et 90%
Etat bon = >90%

Fournisseurs de données :

Les données sont recueillies auprès des différents techniciens rivière et des acteurs impliqués dans les aménagements des obstacles à la libre circulation des poissons. La Cellule Migrateurs réalise ensuite le bilan annuel des aménagements.

Front de migration

État 2020 moyen car compris entre Cognac et Vindelle (Sireuil : 140 km de l’océan)
– Tendance 2020 stable car il a peu varié sur les 5 dernières années
État et tendance validés par le groupe général Tableau de Bord le 16 mars 2021.

Le front de migration est la zone la plus en amont où a été observé une Grande alose sur l’axe Charente. Le suivi de ce front au cours du temps permet de voir l’évolution des conditions de circulation de cette espèce.

Les principaux résultats en un clin d’œil !

TACHYMETRE :

FRISE :

CARTE :

Déplacez vous sur la carte ci-dessous (en cachant préalablement le menu de droite et en zoomant sur la carte) ou cliquez ici pour accéder à la carte de l’ARB NA sur une autre page web.

Réalisée par l’Agence Régionale de la Biodiversité Nouvelle-Aquitaine (ARB NA).

Objectifs :

Il s’agit de connaître annuellement le front de migration de la grande alose sur l’axe Charente et ses principaux affluents. Ce front correspond à la distance à l’Océan. Plus le front de migration est haut, plus le bassin versant est occupé et les frayères potentielles sont utilisées. L’aménagement des ouvrages hydrauliques limitant ou bloquant le passage des aloses et leur gestion font partie des solutions permettant l’évolution de ce front de migration.

Détails du suivi :

Le suivi se fait par l’observation visuelle, de l’aval vers l’amont, de la présence d’indices permettant d’authentifier la présence de l’espèce (tentative de franchissement d’obstacles, suivi des frayères actives, présence de cadavres…). Les prospections de terrain sont réalisées depuis 2009 par la Cellule Migrateurs en partenariat avec l’AFB et les Fédérations de pêche 16 et 17. Ces observations doivent se faire régulièrement au cours de la saison de migration, d’avril à juin, car selon les conditions environnementales et hydrologiques, les bancs d’aloses se déplacent plus ou moins vite vers l’amont.

Moyens de suivi  :

  • observation en pied d’ouvrage : des déplacements en journée sont régulièrement effectués sur les ouvrages pour observer les aloses en franchissement.
  • observation des cadavres d’aloses après reproduction : en fin de saison, fin juin-début juillet, des déplacements sont effectués en journée pour observer la présence de cadavres (la plupart des aloses meurent après reproduction).

Mais aussi :

  • suivi des reproductions sur frayères : permet d’entendre et de voir, de nuit, la zone de reproduction la plus en amont
  • information des acteurs locaux, riverains, pêcheurs : les observations effectuées seront croisées avec nos données pour affiner les résultats.
  • suivi par ADNe (ADN environnemental) : cette année 2019, des prélèvements d’eau ont été réalisés sur les sites de Juac, Basseau, Sireuil et Coursac pour rechercher la présence de nos migrateurs. De l’ADN d’alose a été retrouvé sur le site de Juac, confortant ce qui a été observé visuellement sur site (plus d’infos dans le rapport 2019 de la Cellule).
Aloses en migration
Cadavre d’alose

Ces actions se font sur l’axe Charente mais aussi sur la Boutonne, l’Antenne et le Né, selon les années.

Observations 2020 :

Malgré des moyens de prospection importants, très peu d’aloses et d’indices de présence ont été observés en amont et le front de migration s’établit une fois de plus relativement bas sur l’axe Charente. La raison principale semble être la très faible remontée d’aloses à la station de comptage de Crouin (204 cette année !), et un « écrémage » des poissons à chaque barrage qui fait que le contingent s’amaigrit plus on va vers l’amont.

Choix des seuils :

D’après les connaissances dont nous disposons et suite à une décision du groupe de travail général sur les tableaux de bord (réuni le 10/07/13), nous avons choisi des seuils arbitraires pour borner les 3 états de cet indicateur.

Le mauvais état, en rouge, correspond à un front de migration inférieur à Cognac. D’après les données antérieures, les frayères de grandes aloses se trouvent en majorité au-dessus de ce point. En-dessous, on est plutôt en présence d’aloses feintes.

Le bon état, en vert, équivaut à un front de migration au-dessus de Vindelle.
L’état moyen, en orange, correspond à la zone entre Cognac et Vindelle.

Pour estimer la variation de ce front de migration dans le temps et comparer la situation actuelle avec la référence historique (Ruffec=100%), on peut utiliser un « compteur » (tachymètre en début de cette page) qui indique le pourcentage du linéaire sur lequel les grandes aloses sont rencontrées sur le linéaire total jusqu’au front historique de Ruffec à 255 Kms.

Observation d’aloses en mer

Suivi des captures accessoires d’aloses en mer

Des contacts ont été pris avec les pêcheurs professionnels maritimes pour récupérer des informations de prises accessoires d’aloses en mer.
De plus, suite à une demande du CDPMEM17, une fiche de différenciation des deux espèces a été réalisée, en collaboration avec l’IMA (Institut des Milieux Aquatiques). La fiche a été réalisée après consultation d’avis du MNHN, de l’INRA et de l’IRSTEA notamment (consultable en bas de page).
Elle a été diffusée aux pêcheurs professionnels maritimes et estuariens de Gironde et de Charente-Maritime via le CRPMEM NA et les CDPMEM17 et 33.

2020
Compléments en cours…

2019
Cinq retours d’informations de captures ont été réceptionnés, au large d’Arcachon par le même pêcheur, entre le 30 mars et le 12 mai. Le pêcheur (fileyeur à la journée) a pris à chaque fois des photos de ses captures.
Au total, ce pêcheur a capturé 21 aloses, 14 grandes, 6 feintes et 1 indéterminée. La distinction a été faite selon la taille et l’apparence générale des poissons (selon avis du pêcheur et observation des photos). Une alose de 43 cm indéterminée a été conservée et récupérée par la CMCS. Le comptage des branchiospines (57), réalisé au laboratoire du CREAA, montre qu’il s’agit probablement d’une alose hybride. La tête a été gardée pour analyse d’otolithe future éventuelle.

Capture d’aloses par un pêcheur arcachonais

Sur la zone des récifs artificiels au large de l’Ile d’Oléron :

Dans le cadre d’un programme d’installation de récifs artificiels en mer porté par le CDPMEM17 avec le CREAA en appui technique, des prélèvements sur site ont été réalisés par les pêcheurs professionnels pour connaître les populations de poissons vivants sur la zone.
Le site des récifs est basé à 12 kms au large de l’ile d’Oléron, à une profondeur d’environ 30 mètres http://recif17.blogspot.com/. Les récifs ont été immergés en deux fois, les 4 et 5 octobre 2018 et le 9 janvier 2019.
Deux campagnes de pêche de 3 jours sont prévues chaque année durant les 5 ans du suivi scientifique. La première est prévue au printemps (mars à avril) et la seconde en début d’été (fin juin, début juillet). Les campagnes de pêche réalisées pour l’état de référence, avant l’immersion des récifs, se sont déroulées sur 2 années distinctes.
La première a eu lieu début juillet 2017 et la deuxième en avril 2018.
Les pêches ont été réalisées au filet droit et au filet trémail (500 m de long chacun) avec pose sur 3 jours et relève toutes les 24 heures.

Récif artificiel, filet droit et captures d’aloses

2017
Lors des premières pêches de juillet 2017, 20 espèces de poissons différents (total de 1049 individus) ont été capturé et aucun grands migrateurs. La période de pêche ne permettait pas de capturer des aloses ou des lamproies (Hennache, 2018).

2018
En avril 2018 (les 23, 24 et 25), 22 espèces de poissons ont été pêché dont des migrateurs comme l’alose feinte, la grande alose et le mulet porc. Sur 50 aloses capturées (sur 348 poissons différents au total), 49 individus ont été conservées pour la CMCS pour analyse.
Les individus ont été mesurés (longueur totale) par la CMCS et les branchiospines ont été comptés pour déterminer l’espèce (grande alose si > 80). Au final, 46 aloses feintes ont été déterminées et 3 grandes aloses. Les têtes ont été conservées au congélateur pour analyse ultérieure des otolithes par des partenaires. La détermination du sexe a été faite en observant les œufs ou la laitance à l’intérieur des individus (42 femelles, 6 mâles et 1 indéterminée).

2019
En 2019, de nouvelles pêches ont été réalisées par le CREAA et le CDPMEM17, un peu plus d’un an après la pose des récifs, les 29, 30 avril et le 1er mai. Cinq aloses ont été récupérées sur 769 poissons au total. Le nombre de branchiospines était compris entre 38 et 46. On était donc en présence de 5 aloses feintes (taille de 39 à 49 cm). Les têtes ont été conservées au congélateur pour une analyse future des otolithes.

Une autre pêche a été réalisée fin juin et sur 839 poissons capturés, aucune alose n’a été capturée. Comme pour 2017, à cette période les montaisons des aloses sont déterminées et il est donc normal de ne pas en voir dans les captures.

Réglementation pour la pêche de loisirs en mer

Site de la DDTM17 :
Espèces réglementées pour la pêche maritime de loisirs