Pêche professionnelle fluviale

  • État 2020 non défini : pas de référence ni de seuils actuellement.
  • Tendance 2020 stable : aucune capture déclarée en 2020 comme en 2019 et 2018.
    État et tendance validés par le groupe général Tableau de Bord le 16 mars 2021.

Espèce / stade visé :

Aloses / géniteurs en montaison

Objectif :

L’objectif est de caractériser la pression de la pêche professionnelle des aloses feintes sur le domaine fluviale du bassin versant de la Charente.

Résultats :

Captures d’aloses feintes par les professionnelles fluviaux de Charente-Maritime (d’après les données du Département de la Charente-Maritime)

Détails du suivi :

La pêche professionnelle fluviale concerne uniquement le département de la Charente-Maritime. Il n’y a pas de pêcheurs professionnels fluviaux dans le département de la Charente ni dans les départements des Deux-Sèvres, de la Vienne, de la Haute Vienne et de la Dordogne sur le Bassin de la Charente.
En Charente-Maritime, il y avait 12 pêcheurs professionnels en 2012. Ils étaient 37 en 1998 (Castelnaud, 2000).

En 2019, ils étaient 10 pêcheurs professionnels fluviaux.
Concernant la pêche des poissons migrateurs, ils pêchent surtout la civelle pour la plupart (les 2/3) mais aussi l’anguille jaune. Auparavant certains pêchaient la lamproie marine et l’alose. Ils pêchent aussi des carnassiers et des mulets et la plupart font aussi de la pêche à pied.

Presque tous les pêcheurs capturent la civelle et l’anguille jaune mais certains pêchent aussi des aloses feintes, ainsi que des mulets et carnassiers. La pêche se fait surtout en bateau. La plupart des pêcheurs ont un second métier, souvent la pêche à pied.

Ces pêcheurs sont représentés par l’AAIPPBG (Association Agréée Interdépartementale des pêcheurs professionnels en eau douce du bassin de la Garonne).

Le suivi se fait par la récupération des données de captures auprès de l’organisme responsable de la collecte des données, l’Office Française pour la Biodiversité (OFB) avec le Suivi National des Pêcheurs aux Engins (SNPE).
Cependant, en l’attente de ces résultats, les données fournies par le Conseil Départemental de la Charente-Maritime pourront être utilisées.

Réglementation de la pêche professionnelle fluviale de l’alose feinte :
Pêche autorisée en Charente-Maritime du 1er février au 30 juin (document en bas de page et ici).

En Charente-Maritime, la pêche professionnelle fluviale sur le domaine public fluvial (DPF) a été transféré au Conseil Départemental 17. Ce DPF transféré va de Tonnay-Charente jusqu’au Port du Lys, limite avec le département de la Charente.
La pêche professionnelle fluviale est autorisée de la confluence avec la Boutonne (Carillon) jusqu’au Port du Lys, en 3 lots de pêche :

  • Lot C : de la confluence avec la Boutonne jusqu’à l’aval de St Savinien. 9 pêcheurs y étaient inscrits en 2014.
  • Lot B : de l’amont St Savinien jusqu’à l’aval Port d’Envaux (PK 43,5), puis de l’amont Port d’Envaux (PK 41,5) jusqu’à l’aval de Taillebourg (PK 40) puis de l’amont Taillebourg (PK 38) jusqu’à l’aval de Saintes (PK 30,9).
  • Lot A : de l’amont de Saintes (Les Gonds PK 23,7) jusqu’au port du Lys.

Le Conseil Départemental de la Charente-Maritime est propriétaire et gestionnaire de ce DPF :

  • il détient le droit de pêche sur ce domaine
  • délivre les licences de pêche
  • délivre les agréments pêcheurs professionnels sur son domaine
  • délivre les autorisations d’occupation du domaine (appontement…)
  • exerce la police de conservation du domaine

Sur ce même domaine, l’Etat (OFB et DDTM) :

  • fixe les règles de la police de la pêche (ARP…)
  • exerce la police de la pêche

Données de captures fournies par le SNPE (OFB) :
2003 à 2013 :
Début 2015, nous avons récupéré auprès du Suivi National des Pêcheurs aux Engins (SNPE) de l’OFB, le bilan des captures des professionnels fluviaux de 2003 à 2013 sur le bassin de la Charente.
Pour l’année 2013, nous ne disposons pas du nombre de déclarations. On ne peut donc pas calculer les captures par déclaration.

Note : Ces données n’ont pas encore été traitées et synthétisées par l’OFB. Aucun travail n’a pour le moment été réalisé pour compenser le fait que les pêcheurs peuvent déclarer le poids et ou la taille. Il faut noter toutefois que sur les espèces concernées ici, les déclarations de captures sont très majoritairement faites en kg.

On observe des années sans pêcheurs déclarants et sans jours de pêche. Précisons que cela indique uniquement qu’il n’y a pas eu de déclarations mais pas qu’il n’y a pas eu de captures non déclarées.

Rappelons que les deux espèces d’aloses ne sont pas différenciées.
Les déclarations de captures d’aloses sont très différentes entre les années. Cependant, on constate une augmentation des captures déclarées depuis 2011.

1999 à 2002 :
Nous avons récupéré les données de captures moyennes sur la Charente et ses affluents grâce au bilan de 1999 à 2002 réalisé en 2004 par le SNPE. Ce rapport fait le bilan des captures françaises de 1999 à 2002 avec une estimation des captures totales d’après les déclarations des pêcheurs.
En comparaison, nous avons listé les captures moyennes annuelles réalisés en Adour et dans les estuaires girondins.

Captures moyennes par an de 1999 à 2002 (tonnes)

ZonesCharente et affluentsEstuaires girondinsAdour
Aloses0,92240,96,2

Réglementation et saison de pêche :

Il faut rappeler que la pêche de l’alose feinte est réglementée sur le bassin de la Charente avec une ouverture autorisée du 1er février au 30 juin (sur cours d’eau de 2ème catégorie) avec une taille minimale de capture de 30 cm.

Données historiques et référence :

En attendant le prochain bilan de synthèse du SNPE, on utilisera les données de 2003 à 2012.
Il n’y a pas actuellement de référentiel. il se peut qu’à l’avenir on se base sur la médiane des valeurs obtenues depuis le début des suivis.

Débarquements d’aloses feintes par la pêcherie professionnelle maritime

  • État 2020 non défini : Référentiel et seuils inconnus actuellement.
  • Tendance 2020 stable  : en comparaison avec la moyenne des 5 dernières années.
    État et tendance validés par le groupe général Tableau de Bord le 16 mars 2021.

Espèce / stade visé :

Aloses feintes en montaison.

Objectif :

L’objectif est de caractériser la pression de la pêche professionnelle des aloses en mer. Les résultats présentés concernent uniquement les débarquements d’aloses en criées.. Normalement, seules les feintes sont prises en compte car les grandes sont interdites à la pêche.

Aloses feintes sur étal de Rochefort
Cellule Migrateurs Charente Seudre – Eric Buard

Détails du suivi :

Dans le but d’obtenir des informations complémentaires sur les captures des poissons migrateurs en mer, les trois criées de Charente-Maritime ont été contactées en janvier 2013 (La Rochelle, La Cotinière et Royan). Ce sont les lieux de débarquement et de vente des pêcheurs professionnels maritimes.
Depuis janvier 2014, les résultats proviennent de France Agrimer (Réseau Inter Criées).

Il faut préciser que les débarquements à la criée de Royan concernent surtout les captures effectuées sur la Gironde ou au large de cet estuaire. Les aloses débarquées sont donc probablement des aloses qui étaient destinées au bassin versant Garonne-Dordogne plutôt que Charente.

C’est pourquoi, en mars 2020 il a été décidé de ne présenter que les débarquements d’aloses dans les 2 criées de La Cotinière et de La Rochelle.

Résultats :

La distinction ou non des deux espèces proviennent des informations fournies par France Agrimer – Réseau Inter-Criées. Ces données sont provisoires.

On constate que les captures 2016 (11 tonnes) sont très supérieures à la moyenne depuis 2008.

Débarquements d’aloses dans les 3 criées, par mois :
D’après les données traitées entre 2008 et 2019, les débarquements d’aloses se déroulent surtout en avril et mai.
En 2016, a Royan, il n’y avait pas eu de débarquements depuis mai 2009.
Entre 2012 et 2015, les débarquements d’aloses en Charente-Maritime ne se faisaient quasiment plus qu’à La Rochelle.

Les valeurs de 2008 et 2009 correspondent, en majorité, à des grandes aloses.

Réglementation et saison de pêche :

Il faut rappeler que la grande alose est interdite à la pêche amateur comme professionnelle sur le bassin de la Charente, en estuaire et en pertuis charentais depuis 2009 (moratoire) (voir arrêté en bas de page).

La pêche de l’alose feinte est autorisée du 1er janvier au 15 mai. Cette réglementation s’applique sur une zone déterminée entre la limite des départements de la Vendée et de la Charente-Maritime au nord et la limite entre la Gironde et le Landes au sud (coordonnées GPS dans arrêté en bas de page).

Données historiques et référence :

Il n’y a pas actuellement de référentiel. Il se peut qu’à l’avenir on se base sur la médiane des valeurs disponibles sur plusieurs années.

Les observations de migrateurs en mer :

Pour compléter le suivi des débarquements en criées et avoir une information sur les dates de première arrivée des aloses dans les pertuis et dans l’estuaire de la Charente, nous avons recherché les observations d’aloses en mer.

Dés le début de l’année 2012, un suivi de récolte des observations provenant des acteurs du milieu marin et estuarien susceptibles d’observer des poissons migrateurs. Pour cela, nous avons contacté le Comité Régional des Pêches de Poitou-Charentes (CRPMEM PC). Une note destinée aux pêcheurs professionnels maritimes a été diffusée (annexe 1) avec leur accord.

Enfin, ajoutons que le COGEPOMI Garonne Dordogne Charente Seudre Leyre a décidé, le 6 décembre 2012, d’améliorer le suivi des captures accidentelles de poissons migrateurs par les pêcheurs professionnels (marins ou fluviaux). En effet, la question d’un soutien des effectifs d’aloses a été évoquée et il est primordial d’avoir le maximum d’informations sur les populations d’aloses dans les pertuis et les estuaires.

Pour aller plus loin :
D’après Baglinière et Elie (2000), l’alose feinte est plutôt côtière et elle est fréquemment retrouvée sur des fonds de moins de 20 m. Elle serait présente tout au long de l’année aux alentours de l’Ile de Ré (Auteur inconnu, 1986). De plus, le rapport d’Acou et al. (2013) montre que « l’espèce est présente quasiment toute l’année en pertuis (forte occurrence selon un modèle prédictif des occurences établit d’après les observations de captures en mer). (…) Les zones estuariennes apparaissent comme des habitats écologiques essentiels, non seulement de transit, mais aussi de stabulation en cas de mauvaises conditions dans les fleuves et de préparation au passage en eau douce ».
La grande alose se retrouve plutôt sur des zones profondes de 70 à 300 m de profondeur et elle se rapproche des côtes avant sa migration vers les frayères en rivières (Baglinière et Elie, 2000). Cependant, selon Acou et al. (2013), « elle se positionne clairement, à tous les stades, dans le réseau pélagique côtier. Il est difficile d’estimer précisément l’éloignement à la côte mais il ne semble pas que les individus capturés (juvéniles et adultes), dans le cadre du programme, s’alimentent au-delà du plateau continental. Même si ce phénomène apparaît moins marqué que chez l’alose feinte, la grande alose réalise également des allers retours à fréquence non négligeable en estuaire suggérant une dispersion par éloignement des côtes assez peu importante au moins au stade juvénile (≤ 2 ans). Ces résultats suggèrent que l’estuaire n’est pas seulement un corridor migratoire pendant les phases de migration ».

Source :
Acou A., Lasne E., Réveillac E., Robinet T. & Feunteun E. (2013). Programme de connaissances « Amphihalins Natura2000 en mer ». Evaluation de la suffisance du réseau Natura2000 en mer pour les espèces amphihalines et éléments de réponse aux recommandations émises en zone atlantique. Rapport de synthèse du Muséum National d’Histoire Naturelle, Stations marines de Dinard et Concarneau. 25 pages.


Effectif de géniteurs

Suite à la réunion du Groupe de Travail Tableaux de Bord du 5 mars 2019, ce nouvel indicateur spécifique pour l’alose feinte a été mis en place. Il se concentre sur la frayère de Taillebourg.

 État 2020 inconnu : mauvais
 Tendance 2020 à la baisse :
État et tendance donnés par le groupe général Tableau de Bord le 16 mars 2021.

Objectifs :

L’effectif de géniteurs correspond au nombre estimé de géniteurs d’aloses feintes sur la principale frayère d’aloses feintes, Taillebourg.

Bilan des reproductions en 2020 :

Il y a eu un suivi complet des 3 frayères d’aloses (Taillebourg, La Baine et Crouin) en 2020.

Résultats antérieurs :

Le graphique ci-dessous présente le nombre de géniteurs estimés sur les trois principales frayères depuis 2010.
Pour les années 2012, 2015 et 2019 les suivis des reproductions d’aloses n’ont pas été considéré comme complet.

Le suivi se fait par l’écoute des bulls d’aloses entre avril et juin sur les sites potentiels décrits par les études de 2001 (Fabien Millot, 2001), celles des potentialités piscicoles de 2003 (Hydroconcept, 2003) et les sites complémentaires proposés par l’ONEMA/Cellule Migrateurs en 2009.
Le bull correspond au bruit caractéristique effectué par les aloses lors de leurs déplacements circulaires à la surface de l’eau pour expulser leurs gamètes. La reproduction a lieu la nuit avec un pic d’activité vers 2h.
Pour les suivis, les Fédérations de pêche 17 et 16 ainsi que l’ONEMA 16 et 17 accompagnent les membres de la Cellule Migrateurs.
Un binôme est nécessaire pour chaque écoute. Sur chaque site, le nombre de bulls est comptabilisé par période de 15 minutes. On réalise au moins 2 périodes de 15 minutes par site, de préférence sur la période de la nuit où les bulls sont les plus nombreux, entre minuit et 3 heures.
Des enregistreurs audio-numériques sont placées sur les 3 principales frayères : Taillebourg, La Baine, et Crouin. A elles trois ces frayères représentent près de 50% de l’activité de reproduction du bassin Charente. Des calibrages ont été réalisés afin de quantifier la proportion du nombre de bulls entendus par les enregistreurs par rapport à l’oreille humaine. Les appareils ont été posés une fois par semaine, du 29 avril au 30 juin, ce qui représente 10 semaines de suivi. Six nuits de calibration ont été réalisées sur la saison. L’échantillonnage n’est pas continu, les données des nuits manquantes ont été extrapolées (grâce aux variables environnementales débit/températures et la saisonnalité).

L’étude de 2014 avait abouti à une méthode d’estimation du nombre de bulls par frayère. Le nombre de géniteurs est estimé à partir du nombre de bulls comptabilisé en utilisant plusieurs hypothèses basées sur le fractionnement de la ponte des aloses en relation avec la maturation progressive des ovocytes dans le temps (Taverny, 1991 ; Cassou-Leins et al., 2000 in Chanseau et al., 2006). Les hypothèses de calcul utilisées sont (Cassou-Leins & Cassou-Leins, 1981) :
· les géniteurs ne se reproduisent que sur une seule frayère,
· un bull donne lieu à une ponte,
· à un bull correspond une seule femelle et un mâle,
· une femelle pond 5 à 7 fois au cours d’une saison de reproduction.

Le nombre de géniteurs est finalement calculé d’après la formule :
Géniteurs sur le site = ((Nombre de bulls total )/(Nombre de ponte))×2

Effectif en migration

Suite à la réunion du Groupe de Travail Tableaux de Bord du 5 mars 2019, ce nouvel indicateur spécifique pour l’alose feinte a été mis en place.

  • État 2020 mauvais : 112 aloses feintes, en comparaison avec le maximum observé à la passe en 2015 (1763).
  • Tendance 2020 à la baisse : en comparaison avec les 5 dernières années.
    État et tendance validés par le groupe général Tableau de Bord le 16 mars 2021.

Passages en montaison des aloses feintes : les tailles des aloses sont mesurées d’après les enregistrements vidéos. Les deux espèces peuvent être différenciées d’après ces mesures. Les chiffres présentées sont ceux des aloses feintes « sûres » d’après analyse statistiques (Dartiguelongue, 2019).
Le nombre total d’aloses (grandes et feintes) en montaison était de 204 en 2020.

Seuils et Référence : Il est décidé de baser l’Etat sur la comparaison avec le maximum connu à la station de comptage, soit 1763 aloses feintes en 2015, comme suggéré par le groupe DATAPOMI. Pour la tendance, on se basera sur une comparaison avec les 5 dernières années.

Objectifs :

Il s’agit de connaître annuellement le nombre d’aloses feintes en montaison au niveau de la passe.

Détails du suivi :

Le suivi se fait par le comptage des poissons qui empruntent la passe à bassins. Pour cela, Le site est équipé d’une chambre étanche, vitrée, aménagée en amont de la passe à bassins, avec un système d’enregistrement vidéo. Une autre chambre étanche, vitrée, de l’autre côté de la passe permet d’assurer un éclairage continu de la colonne d’eau (rétro-éclairage).

Photo passe Crouin extérieur
Aloses en montaison dans la passe
Cellule Migrateurs Charente Seudre

Fournisseurs de données :

La Cellule Migrateurs a récupéré les enregistrements vidéos de la station de comptage et dépouillé les fichiers entre 2010 et 2012. Ensuite, un prestataire (SCEA Jean Dartiguelongue) a repris ce travail.

État général 2020

Validé par le groupe de travail général « Tableau de Bord » le 16 mars 2021.

ETAT 2020

L’état général 2020 de la population des aloses feintes sur le bassin versant de la Charente a été choisi mauvais (rouge) du fait des faibles effectifs en géniteurs.
Les débits sont mauvais cette année.

TENDANCE 2020 : Comparaison avec 2019

La tendance évolutive de l’état de la population des aloses feintes a été choisie « à la baisse » pour 2020.
Les variables déterminantes permettant de définir cette tendance sont :