Pêche professionnelle fluviale

 État 2019 non défini : manque d’éléments pour définir des seuils.
 Tendance 2019 stable : pas de captures par les pêcheurs professionnels fluviaux de Charente-Maritime.
État et tendance validés par le groupe général Tableau de Bord le 7 avril 2020.

Espèce / stade visé :

Lamproies marines / géniteurs en montaison

La pêche professionnelle fluviale de lamproie marine sur le bassin versant de la Charente est assez faible de part le nombre peu important de pêcheurs professionnels (13 en 2012). La lamproie marine est peu consommée localement, contrairement en Garonne-Dordogne.

Objectif :

Il s’agit de suivre le nombre de pêcheurs professionnels fluviaux ainsi que les captures annuelles de lamproies marines par la pêcherie professionnelle fluviale locale.

Détails du suivi :

Le suivi se fait par la récupération des données de captures auprès de l’organisme responsable de la collecte des données, l’OFB (ex-ONEMA) avec le Suivi National des Pêcheurs aux Engins (SNPE). Cependant, en l’attente de ces résultats, les données fournies par le Conseil Général de la Charente-Maritime pourront être utilisées.

Le nombre total de pêcheurs professionnels fluviaux est aussi suivi ainsi que le nombre de ces pêcheurs capturant spécifiquement la lamproie marine.
En France, les déclarations révèlent l’existence de 8 secteurs où les lamproies sont pêchées : La Loire (moyenne, aval et estuaire), la Charente, les estuaires girondins, la Dordogne aval, l’Adour et la Saône amont. Les deux secteurs à faible déclarations sont la Charente et la Saône amont (1 kg).

En Charente-Maritime, la pêche professionnelle fluviale sur le domaine public fluvial (DPF) a été transféré au Conseil Général 17. Ce DPF transféré va de Tonnay-Charente jusqu’au Port du Lys, limite avec le département de la Charente.
La pêche professionnelle fluviale est autorisée de la confluence avec la Boutonne (Carillon) jusqu’au Port du Lys, en 3 lots de pêche :
  Lot C : de la confluence avec la Boutonne jusqu’à l’aval de St Savinien. 9 pêcheurs y étaient inscrits en 2014.
  Lot B : de l’amont St Savinien jusqu’à l’aval Port d’Envaux (PK 43,5), puis de l’amont Port d’Envaux (PK 41,5) jusqu’à l’aval de Taillebourg (PK 40) puis de l’amont Taillebourg (PK 38) jusqu’à l’aval de Saintes (PK 30,9).
  Lot A : de l’amont de Saintes (Les Gonds PK 23,7) jusqu’au port du Lys.

Le Conseil Général de la Charente-Maritime est propriétaire et gestionnaire de ce DPF :
 il détient le droit de pêche sur ce domaine
 délivre les licences de pêche
 délivre les agréments pêcheurs professionnels sur son domaine
 délivre les autorisations d’occupation du domaine (appontement…)
 exerce la police de conservation du domaine

Sur ce même domaine, l’Etat (OFB et DDTM) :
 fixe les règles de la police de la pêche (ARP…)
 exerce la police de la pêche

Réglementation de la pêche professionnelle fluviale de lamproie marine :
Pêche autorisée en Charente-Maritime (aux engins et filets uniquement) du 1er décembre au 15 mai (Arrêté).

Nombre de pêcheurs :
Le nombre de pêcheurs totaux sur le bassin de la Charente est de 13 en 2012. En 1997-1998, ils étaient 37 pêcheurs, puis 10 à partir de 1998. La pêche professionnelle fluviale concerne uniquement le département de la Charente-Maritime. Ces pêcheurs sont représentés par l’AAIPPBG (Association Agréée Interdépartementale des pêcheurs professionnels en eau douce du bassin de la Garonne).
Concernant les grands migrateurs, les pêcheurs capturent surtout la civelle pour la plupart (2/3) mais aussi l’alose feinte, la grande alose avant le moratoire (2008) et l’anguille jaune. Ils pêchent aussi des carnassiers (sandre, brochet…) et des mulets.
Le nombre de pêcheurs capturant la lamproie marine est de 0 en 2012. Il y en avait uniquement 1 en 2011.
La capture de cette espèce se fait à la nasse ou au filet dérivant.

Données de captures fournies par le SNPE (OFB) :
2003 à 2013 :
Début 2014, nous avons pu récupérer auprès du Suivi National des Pêcheurs aux Engins (SNPE) de l’OFB, le bilan des captures des professionnels fluviaux de 2003 à 2013 sur la Charente (bassin versant).

On observe des années sans pêcheurs déclarants et sans jours de pêche. Précisons que cela indique uniquement qu’il n’y a pas eu de déclarations mais pas qu’il n’y a pas eu de captures non déclarées.

Les deux espèces de lamproies migratrices (marine et fluviatile) ne sont pas distinguées. Le nombre de déclarations et de captures sont peu nombreuses avec uniquement 1,7kg capturé en 2005 pour 4 déclarations.

Ce résultat semble cohérent dans la mesure où les pêcheurs professionnels fluviaux sur la Charente pêchent très peu la lamproie car ils ne trouvent pas de débouchés pour la vente. Seul un pêcheur réalisait des captures pendant cette période et il a arrêté en 2009 (com. pers.).

Note : Ces données n’ont pas encore été traitées et synthétisées par l’OFB. Aucun travail n’a pour le moment été réalisé pour compenser le fait que les pêcheurs peuvent déclarer le poids et ou la taille. Il faut noter toutefois que sur les espèces concernées ici, les déclarations de captures sont très majoritairement faites en kg.

1999 à 2002 :
Nous avons récupéré les données de captures moyennes sur la Charente et ses affluents grâce au bilan de 1999 à 2002 réalisé en 2004 par le SNPE. Ce rapport fait le bilan des captures françaises de 1999 à 2002 avec une estimation des captures totales d’après les déclarations des pêcheurs.
En comparaison, nous avons listé les captures moyennes annuelles réalisés en Adour et dans les estuaires girondins.

Captures moyennes par an de 1999 à 2002 (kg)

ZonesCharente et affluentsEstuaires girondinsAdour
Lamproies sp.265 3007 400

Choix de la tendance et de l’état de la variable :

Tendance :
Tendance constante.

État :
Étant donné qu’il y a eu aucune déclaration de captures en 2012, on peut considérer que ce descripteur est « bon » pour l’espèce (=vert).
La pression de la pêche professionnelle fluviale n’a aucun impact négatif sur la population local de lamproie marine.

Données historiques et référence :

En attendant le prochain bilan de synthèse du SNPE, on utilisera les données de 2003 à 2012.

Débarquements de lamproies marines par la pêcherie professionnelle maritime

 État 2019 non défini : pas de seuils définis pour l’instant.
 Tendance 2019 stable : en comparaison avec la moyenne des 5 dernières années.
État et tendance validés par le groupe général Tableau de Bord le 7 avril 2020.

Espèce / stade visé :

Lamproies marines / géniteurs en montaison

Objectif :

L’objectif est de caractériser la pression de la pêche professionnelle des lamproies marines en mer.

Détails du suivi :

Dans le but d’obtenir des informations complémentaires sur les captures des poissons migrateurs en mer, les trois criées de Charente-Maritime ont été contactées en janvier 2013 (La Rochelle, La Cotinière et Royan). Ce sont les lieux de débarquement et de vente des pêcheurs professionnels maritimes.

Depuis janvier 2014, France Agrimer a été contacté et les résultats présentés dans ce Tableau de Bord proviennent du Réseau Inter Criées de France Agrimer (Direction Marchés, études et prospective).

Résultats :

Depuis 2008, les débarquements les plus importants proviennent de la criée de Royan ; la plupart des pêcheurs pêchant sur la Gironde. En 2018, aucun débarquement n’a été observé à La Rochelle (comme en 2017 et 2016) ni sur La Cotinière.
La lamproie marine n’est pas une espèce ciblée par les pêcheurs professionnels maritimes charentais. Elle est plutôt capturée accidentellement.

Les débarquements de lamproies marines se font habituellement chaque année de mars à juin avec des maximums en mars et avril juste avant les montaisons observées à la station de comptage de Crouin (Cognac, 100 km de l’Océan) entre mi-avril et mi-juin.

Réglementation et saison de pêche :

La lamproie marine est autorisée à la pêche professionnelle sur le bassin de la Charente, en estuaire et en pertuis.

Données historiques et référence :

Il n’y a pas actuellement de référentiel. Il se peut qu’à l’avenir on se base sur la médiane des valeurs disponibles sur plusieurs années.

PROGRAMME DE CONNAISSANCES « AMPHIHALINS NATURA 2000 EN MER »

Dans le cadre d’un étude réalisée sur l’évaluation de la suffisance du réseau Natura 2000 en mer pour les espèces amphihalines (Acou et al., 2013), demandée par l’Etat (MEDDE*) au Muséum Nationale d’Histoire Naturelle (MNHN), un bilan a été réalisé sur la lamproie marine en mer entre 2010 et 2013. Il s’avère que « les captures de lamproies marines par les pêcheurs professionnels marins sont très rares. Le constat est le même concernant les suivis scientifiques standardisés menés par l’IRSTEA (DCE en estuaire) ou par l’IFREMER (campagnes à la mer). Par exemple, depuis la mise en oeuvre de la DCE sur les masses d’eau de transition (estuaires, lagunes, etc.) (…) seules 3 captures de lamproies (3 marines et aucune fluviatile) sont recensées à ce jour parmi les 3000 traits de chaluts effectués. De même, les données issues d’Obsmer ne permettent d’identifier que 14 lamproies marines entre 2003 et 2010 sur plus de 9400 traits analyser. Cela suggère que les lamproies ne sont pas capturables pour des raisons comportementales et/ou techniques. (…) Le faible niveau de capture suggère (sans le démontrer) que les habitats côtiers ne constituent que des zones de passage pour les lamproies marines. (…) La lamproie marine sélectionne des grands hôtes et privilégie des espèces pélagiques (requins, mammifères marins, etc.) qui réalisent des grands déplacements en milieu océanique« . (Extrait de la synthèse d’Anthony Acou (2013)).

Rapport :
Acou A., Lasne E., Réveillac E., Robinet T. & Feunteun E. (2013). Programme de connaissances « Amphihalins Natura2000 en mer ». Evaluation de la suffisance du réseau Natura2000 en mer pour les espèces amphihalines et éléments de réponse aux recommandations émises en zone atlantique. Rapport de synthèse du Muséum National d’Histoire Naturelle, Stations marines de Dinard et Concarneau. 25 pages.

*MEDDE : Ministère de l’Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement.

Effectif de géniteurs

 État 2020 mauvais : en comparaison avec le maximum connu
 Tendance 2020 à la baisse : aucun nid observé en 2020 (en comparaison avec la moyenne des 5 dernières années).
État et tendance validés par le groupe général Tableau de Bord le 16 mars 2021.

Objectifs :

L’effectif en reproduction correspond au nombre estimé de géniteurs de lamproies marines. L’objectif est de suivre annuellement le nombre de couples en reproduction pour estimer le potentiel reproducteur de l’espèce chaque année.

Détails du suivi :

Le suivi se fait par l’observation des frayères et des individus en reproduction. L’observation se fait en se déplaçant sur les frayères et en en déterminant, mesurant et comptant les nids entre avril et juin sur les sites potentiels décrits par les études de 2001 (Fabien Millot, 2001), ceux des potentialités piscicoles de 2003 (Hydroconcept, 2003) et ceux découverts depuis 2008.

Résultats :

Aucun nid n’a été observé sur l’axe Charente ni sur les affluents.

Nombre de nids observés sur la frayère de Crouin

Années201520162017201820192020
Nombre de nids à Crouin151784 (pas d’individus observés)00

Observation de nids d’individus sur autres frayères dont affluents

Années201520162017201820192020
Autres frayères sur l’axe CharenteBassac, Bourg-Charente, Gardemoulinnon (Crouin uniquement)non (Crouin uniquement)non (Crouin uniquement)nonnon
Autres frayères sur affluentsCoran (site de la STEP)Boutonne (L’Houmée)nonBoutonne (L’Houmée) 4 nids (avec individus)nonnon

Données historiques et référence :

La référence utilisée sera un auto-référencement réalisé à partir des données récoltées chaque année.

Partenaires des suivis :

FD16 et FD17 et les SD16 et SD17 de l’OFB (ex-ONEMA).

Effectif en migration

 État 2020 mauvais avec 64 individus observés à la station de comptage en comparaison avec le maximum connu depuis 2010 (2 277 individus en montaison en 2010).
 Tendance 2020 à la baisse en comparaison à la moyenne des effectifs sur les 5 dernières années.
État et tendance validés par le groupe général Tableau de Bord le 16 mars 2021.

Objectifs :

Il s’agit de connaître annuellement le nombre de lamproies marines en montaison au niveau de la passe. On pourra observer l’évolution année après année. De plus, cette information contribue à l’estimation du nombre de géniteurs en amont de Crouin.
Ce chiffre est établi grâce à la station de comptage.

Seuils et Référence :

Il est décidé de baser l’Etat sur la comparaison avec le maximum connu à la station de comptage, soit 2 277 lamproies marines en 2010, comme suggéré par le groupe DATAPOMI. Pour la tendance, on se basera sur une comparaison avec les 5 dernières années (avec données disponibles).

Détails du suivi :

Le suivi se fait par le comptage des poissons qui empruntent la passe à bassins. Pour cela, Le site est équipé d’une chambre étanche, vitrée, aménagée en amont de la passe à bassins, avec un système d’enregistrement vidéo. Une autre chambre étanche, vitrée, de l’autre côté de la passe permet d’assurer un éclairage continu de la colonne d’eau (rétro-éclairage).

Photo passe Crouin extérieur

Résultats :

Passage des lamproies marines à la station Crouin

Années20102011201220132014201520162017201820192020
Nombre de lamproie2 277332327171514158294464
Date de la première montaison21 février29 mars9 janvier15 janvier22 janvier18 mars13 janvier12 février
Date de la dernière montaison2 juillet3 juillet19 juin27 juin22 juin4 juin11 juin25 mars
Durée de migration131 jours96 jours161 jours164 jours151 jours78 jours149 jours37 jours
Pic de migration159 individus le 21 mai40 individus le 26 mai32 individus le 8 mai247 individus le 21 mai133 individus le 13 mai2 individus le 11 avril62 inds la semaine du 7 au 13 mai19 au 25 mars
2011 et 2016 : passe non fonctionnelle

Données historiques et référence :

Il n’y a pas de données historiques étant donné qu’il n’y avait pas de station de comptage avant celle qui a été mise en place en janvier 2010.

Etat général 2020

Validé par le groupe de travail général « Tableau de Bord » le 16 mars 2021.

ETAT 2020 :

L’état général 2020 de la population des lamproies marines sur le bassin versant de la Charente a été choisi mauvais (rouge) du fait des faibles effectifs en migration à la station de comptage de Crouin ainsi que de l’absence de géniteurs observés (Effectif en géniteurs).

TENDANCE 2020 : Comparaison avec 2019

La tendance évolutive de l’état de la population des lamproies marines a été choisie « stable » pour 2020.
Les variables déterminantes permettant de définir cette tendance sont :