Observation d’aloses en mer

Suivi des captures accessoires d’aloses en mer

Des contacts ont été pris avec les pêcheurs professionnels maritimes pour récupérer des informations de prises accessoires d’aloses en mer.
De plus, suite à une demande du CDPMEM17, une fiche de différenciation des deux espèces a été réalisée, en collaboration avec l’IMA (Institut des Milieux Aquatiques). La fiche a été réalisée après consultation d’avis du MNHN, de l’INRA et de l’IRSTEA notamment (consultable en bas de page).
Elle a été diffusée aux pêcheurs professionnels maritimes et estuariens de Gironde et de Charente-Maritime via le CRPMEM NA et les CDPMEM17 et 33.

2019
Cinq retours d’informations de captures ont été réceptionnés, au large d’Arcachon par le même pêcheur, entre le 30 mars et le 12 mai. Le pêcheur (fileyeur à la journée) a pris à chaque fois des photos de ses captures.
Au total, ce pêcheur a capturé 21 aloses, 14 grandes, 6 feintes et 1 indéterminée. La distinction a été faite selon la taille et l’apparence générale des poissons (selon avis du pêcheur et observation des photos). Une alose de 43 cm indéterminée a été conservée et récupérée par la CMCS. Le comptage des branchiospines (57), réalisé au laboratoire du CREAA, montre qu’il s’agit probablement d’une alose hybride. La tête a été gardée pour analyse d’otolithe future éventuelle.

Capture d’aloses par un pêcheur arcachonais

Sur la zone des récifs artificiels au large de l’Ile d’Oléron :

Dans le cadre d’un programme d’installation de récifs artificiels en mer porté par le CDPMEM17 avec le CREAA en appui technique, des prélèvements sur site ont été réalisés par les pêcheurs professionnels pour connaître les populations de poissons vivants sur la zone.
Le site des récifs est basé à 12 kms au large de l’ile d’Oléron, à une profondeur d’environ 30 mètres http://recif17.blogspot.com/. Les récifs ont été immergés en deux fois, les 4 et 5 octobre 2018 et le 9 janvier 2019.
Deux campagnes de pêche de 3 jours sont prévues chaque année durant les 5 ans du suivi scientifique. La première est prévue au printemps (mars à avril) et la seconde en début d’été (fin juin, début juillet). Les campagnes de pêche réalisées pour l’état de référence, avant l’immersion des récifs, se sont déroulées sur 2 années distinctes.
La première a eu lieu début juillet 2017 et la deuxième en avril 2018.
Les pêches ont été réalisées au filet droit et au filet trémail (500 m de long chacun) avec pose sur 3 jours et relève toutes les 24 heures.

Récif artificiel, filet droit et captures d’aloses

2017
Lors des premières pêches de juillet 2017, 20 espèces de poissons différents (total de 1049 individus) ont été capturé et aucun grands migrateurs. La période de pêche ne permettait pas de capturer des aloses ou des lamproies (Hennache, 2018).

2018
En avril 2018 (les 23, 24 et 25), 22 espèces de poissons ont été pêché dont des migrateurs comme l’alose feinte, la grande alose et le mulet porc. Sur 50 aloses capturées (sur 348 poissons différents au total), 49 individus ont été conservées pour la CMCS pour analyse.
Les individus ont été mesurés (longueur totale) par la CMCS et les branchiospines ont été comptés pour déterminer l’espèce (grande alose si > 80). Au final, 46 aloses feintes ont été déterminées et 3 grandes aloses. Les têtes ont été conservées au congélateur pour analyse ultérieure des otolithes par des partenaires. La détermination du sexe a été faite en observant les œufs ou la laitance à l’intérieur des individus (42 femelles, 6 mâles et 1 indéterminée).

2019
En 2019, de nouvelles pêches ont été réalisées par le CREAA et le CDPMEM17, un peu plus d’un an après la pose des récifs, les 29, 30 avril et le 1er mai. Cinq aloses ont été récupérées sur 769 poissons au total. Le nombre de branchiospines était compris entre 38 et 46. On était donc en présence de 5 aloses feintes (taille de 39 à 49 cm). Les têtes ont été conservées au congélateur pour une analyse future des otolithes.
Une autre pêche a été réalisée fin juin et sur 839 poissons capturés, aucune alose n’a été capturée. Comme pour 2017, à cette période les montaisons des aloses sont déterminées et il est donc normal de ne pas en voir dans les captures.

Réglementation pour la pêche de loisirs en mer

Site de la DDTM17 :
Espèces réglementées pour la pêche maritime de loisirs

Effectif de géniteurs 2019

Suite à la réunion du Groupe de Travail Tableaux de Bord du 5 mars 2019, ce nouvel indicateur spécifique pour la Grande Alose a été mis en place. Il reprend le précédent (celui concernant les 2 espèces) dans un premier temps. Cet indicateur est en travaux…

 État 2019 inconnu : pas de suivi complet sur les frayères en 2019.
 Tendance 2019 inconnue :
État et tendance donnés par le groupe général Tableau de Bord le 7 avril 2020.

Objectifs :

L’effectif de géniteurs correspond au nombre estimé de géniteurs d’aloses (grande et feinte confondus) présents sur la Charente sur les 3 principales frayères (Taillebourg, La Baine et Crouin).

Reproductions de 2019 :

Il n’y a pas eu de suivi complet des 3 frayères cette année 2019 car le temps consacré à cette action a été disposé sur le suivi de l’ADNe (ADN environnemental) sur 2 sessions sur 4 sites (mai et juin)(plus d’infos dans le rapport 2019 de la Cellule Migrateurs).

Cependant, des sorties de nuit pour écouter les bulls d’aloses sur les frayères potentielles de grandes aloses ont néanmoins été effectuées sur différents sites en amont de Cognac.
=> aucun bull n’a été entendu

Le graphique ci-dessous présente le nombre de géniteurs estimés sur les trois principales frayères depuis 2010.

Détails du suivi :

Le suivi se fait par l’écoute des bulls d’aloses entre avril et juin sur les sites potentiels décrits par les études de 2001 (Fabien Millot, 2001), celles des potentialités piscicoles de 2003 (Hydroconcept, 2003) et les sites complémentaires proposés par l’ONEMA/Cellule Migrateurs en 2009.
Le bull correspond au bruit caractéristique effectué par les aloses lors de leurs déplacements circulaires à la surface de l’eau pour expulser leurs gamètes. La reproduction a lieu la nuit avec un pic d’activité vers 2h.
Pour les suivis, les Fédérations de pêche 17 et 16 ainsi que l’ONEMA 16 et 17 accompagnent les membres de la Cellule Migrateurs.
Un binôme est nécessaire pour chaque écoute. Sur chaque site, le nombre de bulls est comptabilisé par période de 15 minutes. On réalise au moins 2 périodes de 15 minutes par site, de préférence sur la période de la nuit où les bulls sont les plus nombreux, entre minuit et 3 heures.
Des enregistreurs audio-numériques sont placées sur les 3 principales frayères : Taillebourg, La Baine, et Crouin. A elles trois ces frayères représentent près de 50% de l’activité de reproduction du bassin Charente. Des calibrages ont été réalisés afin de quantifier la proportion du nombre de bulls entendus par les enregistreurs par rapport à l’oreille humaine. Les appareils ont été posés une fois par semaine, du 29 avril au 30 juin, ce qui représente 10 semaines de suivi. Six nuits de calibration ont été réalisées sur la saison. L’échantillonnage n’est pas continu, les données des nuits manquantes ont été extrapolées (grâce aux variables environnementales débit/températures et la saisonnalité).

L’étude de 2014 avait abouti à une méthode d’estimation du nombre de bulls par frayère. Le nombre de géniteurs est estimé à partir du nombre de bulls comptabilisé en utilisant plusieurs hypothèses basées sur le fractionnement de la ponte des aloses en relation avec la maturation progressive des ovocytes dans le temps (Taverny, 1991 ; Cassou-Leins et al., 2000 in Chanseau et al., 2006). Les hypothèses de calcul utilisées sont (Cassou-Leins & Cassou-Leins, 1981) :

  • les géniteurs ne se reproduisent que sur une seule frayère,
  • un bull donne lieu à une ponte,
  • à un bull correspond une seule femelle et un mâle,
  • une femelle pond 5 à 7 fois au cours d’une saison de reproduction.

Le nombre de géniteurs est finalement calculé d’après la formule :
Géniteurs sur le site = ((Nombre de bulls total )/(Nombre de ponte))×2

Effectif en migration

 État 2019 mauvais : 216 grandes aloses, en comparaison avec le maximum observé à la passe depuis 2010 (2113 en 2015).
 Tendance 2019 à la baisse : en comparaison avec les 5 dernières années.
État et tendance validés par le groupe général Tableau de Bord le 7 avril 2020.

Passages en montaison des grandes aloses : Les tailles des aloses sont mesurées d’après les enregistrements vidéos. Les deux espèces peuvent être différenciées d’après ces mesures. Les chiffres présentées sont ceux des grandes aloses « sûres » d’après analyse statistiques (Dartiguelongue, 2019).
Le nombre total d’aloses (grandes et feintes) en montaison était de 583 en 2019.

Passages en montaison des grandes aloses : Les tailles des aloses sont mesurées d’après les enregistrements vidéos. Les deux espèces peuvent être différenciées d’après ces mesures. Les chiffres présentées sont ceux des grandes aloses « sûres » d’après analyse statistiques (Dartiguelongue, 2019).
Le nombre total d’aloses (grandes et feintes) en montaison était de 583 en 2019.

Objectifs :

Il s’agit de connaître annuellement le nombre d’aloses en montaison au niveau de la passe. On pourra observer l’évolution année après année. De plus, cette information contribue à l’estimation du nombre de géniteurs en amont de Crouin.

Résultats :

L’effectif en migration est le nombre de grandes aloses adultes ayant franchi la passe à bassins de Crouin, en montaison. Ce chiffre est établi grâce à la station de comptage du site.

Passage des grandes aloses à la station de Crouin (aval Cognac)

Années2010201120122013201420152016201720182019
Nombre de grandes aloses en montaison1099 (grandes et feintes)Non fonctionnelle1728 (grandes et feintes)443 (grandes et feintes)8192113Non fonctionnelle1893101216
Date de première montaison19 mars (grande ou feinte)Non fonctionnelle22 mars (grande ou feinte)26 avril (grande ou feinte)10 avril17 marsNon fonctionnelle17 mars20 avril25 mars
Date de dernière montaisonNon fonctionnelle28 juillet9 août7 juillet7 juilletNon fonctionnelle5 juillet15 juillet26 juin

Plus d’infos sur la détermination des deux espèces dans les montaisons dans le rapport 2019 de Jean Dartiguelongue.

Histogramme des tailles des aloses à Crouin en 2019 (Dartiguelongue, 2019)

Détails du suivi :

Le suivi se fait par le comptage des poissons qui empruntent la passe à bassins. Pour cela, Le site est équipé d’une chambre étanche, vitrée, aménagée en amont de la passe à bassins, avec un système d’enregistrement vidéo. Une autre chambre étanche, vitrée, de l’autre côté de la passe permet d’assurer un éclairage continu de la colonne d’eau (rétro-éclairage).

Photo passe Crouin extérieur
Aloses en montaison dans la passe

Fournisseurs de données :

La Cellule Migrateurs a récupéré les enregistrements vidéos de la station de comptage et dépouillé les fichiers entre 2010 et 2012. Ensuite, un prestataire (SCEA Jean Dartiguelongue) a repris ce travail.

Front de migration

État 2019 moyen car compris entre Cognac et Vindelle (Juac : 129 km de l’océan)
– Tendance 2019 stable car il a peu varié sur les 5 dernières années
État et tendance validés par le groupe général Tableau de Bord le 7 avril 2020.

Le front de migration est la zone la plus en amont où a été observé une Grande alose sur l’axe Charente. Le suivi de ce front au cours du temps permet de voir l’évolution des conditions de circulation de cette espèce.

Les principaux résultats en un clin d’œil !

TACHYMETRE :

FRISE :

CARTE :

Actuellement non spécifique à la grande alose mais regroupe les 2 espèces sans distinction : actualisation en cours… :

Déplacez vous sur la carte ci-dessous (en cachant préalablement le menu de droite et en zoomant sur la carte) ou cliquez ici pour accéder à la carte de l’ARB NA sur une autre page web.

Réalisée par l’Agence Régionale de la Biodiversité Nouvelle-Aquitaine (ARB NA).

Objectifs :

Il s’agit de connaître annuellement le front de migration de la grande alose sur l’axe Charente et ses principaux affluents. Ce front correspond à la distance à l’Océan. Plus le front de migration est haut, plus le bassin versant est occupé et les frayères potentielles sont utilisées. L’aménagement des ouvrages hydrauliques limitant ou bloquant le passage des aloses et leur gestion font partie des solutions permettant l’évolution de ce front de migration.

Détails du suivi :

Le suivi se fait par l’observation visuelle, de l’aval vers l’amont, de la présence d’indices permettant d’authentifier la présence de l’espèce (tentative de franchissement d’obstacles, suivi des frayères actives, présence de cadavres…). Les prospections de terrain sont réalisées depuis 2009 par la Cellule Migrateurs en partenariat avec l’AFB et les Fédérations de pêche 16 et 17. Ces observations doivent se faire régulièrement au cours de la saison de migration, d’avril à juin, car selon les conditions environnementales et hydrologiques, les bancs d’aloses se déplacent plus ou moins vite vers l’amont.

Moyens de suivi  :

  • observation en pied d’ouvrage : des déplacements en journée sont régulièrement effectués sur les ouvrages pour observer les aloses en franchissement.
  • observation des cadavres d’aloses après reproduction : en fin de saison, fin juin-début juillet, des déplacements sont effectués en journée pour observer la présence de cadavres (la plupart des aloses meurent après reproduction).

Mais aussi :

  • suivi des reproductions sur frayères : permet d’entendre et de voir, de nuit, la zone de reproduction la plus en amont
  • information des acteurs locaux, riverains, pêcheurs : les observations effectuées seront croisées avec nos données pour affiner les résultats.
  • suivi par ADNe (ADN environnemental) : cette année 2019, des prélèvements d’eau ont été réalisés sur les sites de Juac, Basseau, Sireuil et Coursac pour rechercher la présence de nos migrateurs. De l’ADN d’alose a été retrouvé sur le site de Juac, confortant ce qui a été observé visuellement sur site (plus d’infos dans le rapport 2019 de la Cellule).
Aloses en migration
Cadavre d’alose

Ces actions se font sur l’axe Charente mais aussi sur la Boutonne, l’Antenne et le Né, selon les années.

Observations 2019 :

Malgré des moyens de prospection importants, très peu d’aloses et d’indices de présence ont été observés en amont et le front de migration s’établit une fois de plus relativement bas sur l’axe Charente. La raison principale semble être la très faible remontée d’aloses à la station de comptage de Crouin (583 cette année !), et un « écrémage » des poissons à chaque barrage qui fait que le contingent s’amaigrit plus on va vers l’amont.

Choix des seuils :

D’après les connaissances dont nous disposons et suite à une décision du groupe de travail général sur les tableaux de bord (réuni le 10/07/13), nous avons choisi des seuils arbitraires pour borner les 3 états de cet indicateur.

Le mauvais état, en rouge, correspond à un front de migration inférieur à Cognac. D’après les données antérieures, les frayères de grandes aloses se trouvent en majorité au-dessus de ce point. En-dessous, on est plutôt en présence d’aloses feintes.

Le bon état, en vert, équivaut à un front de migration au-dessus de Vindelle.
L’état moyen, en orange, correspond à la zone entre Cognac et Vindelle.
Pour estimer la variation de ce front de migration dans le temps et comparer la situation actuelle avec la référence historique (Ruffec=100%), on peut utiliser un « compteur » (tachymètre en début de cette page) qui indique le pourcentage du linéaire sur lequel les grandes aloses sont rencontrées sur le linéaire total jusqu’au front historique de Ruffec à 255 Kms.

Etat général 2019

Validé par le groupe de travail général « Tableau de Bord » le 7 avril 2020.

ETAT 2019

L’état général 2019 de la population de grandes aloses sur le bassin versant de la Charente a été choisi mauvais (rouge) du fait des faibles effectifs en montaison à la station de comptage de Crouin ainsi que de l’absence de bull entendu à l’amont de Crouin.
Les débits sont mauvais cette année.
Le bilan global de l’état des grandes aloses du PLAGEPOMI 2015-2019 Garonne-Dordogne-Charente-Seudre-Leyre a aussi été utilisé (état « alarmant » et tendance en « nette dégradation »).

TENDANCE 2019 : Comparaison avec 2018

La tendance évolutive de l’état de la population de grandes aloses a été choisie « constante » pour 2019.
Les variables déterminantes permettant de définir cette tendance sont :