Effectif en migration

Suite à la réunion du Groupe de Travail Tableaux de Bord du 5 mars 2019, ce nouvel indicateur spécifique pour l’alose feinte se a été mis en place. Il reprend le précédent (celui concernant les 2 espèces) dans un premier temps. Cet indicateur est en travaux…

  • État 2018 mauvais : 201 aloses (les 2 espèces), en comparaison avec le maximum observé à la passe depuis 2010 (6038).
  • Tendance 2018 à la baisse : en comparaison avec les 5 dernières années.
    État et tendance donnés par la Cellule Migrateurs et validés par le groupe général Tableau de Bord le 5 mars 2019

Seuils et Référence : Il est décidé de baser l’Etat sur la comparaison avec le maximum connu à la station de comptage, soit 6 038 aloses en 2015, comme suggéré par le groupe DATAPOMI. Pour la tendance, on se basera sur une comparaison avec les 5 dernières années.

Objectifs :

Il s’agit de connaître annuellement le nombre d’aloses en montaison au niveau de la passe. On pourra observer l’évolution année après année. De plus, cette information contribue à l’estimation du nombre de géniteurs en amont de Crouin.

Il s’agit de connaître annuellement le nombre d’aloses en montaison au niveau de la passe. On pourra observer l’évolution année après année. De plus, cette information contribue à l’estimation du nombre de géniteurs en amont de Crouin.

L’effectif en migration est le nombre d’aloses adultes (non différenciées alose feinte ou grande alose) ayant franchi la passe à bassins de Crouin, en montaison. Ce chiffre est établi grâce à la station de comptage du site.

Passage des aloses à la station de Crouin (aval Cognac)

Années201020112012201320142015201620172018
Nombre d’aloses en montaison3663Non fonctionnelle5759147626436038Non fonctionnelle2524201
Date de première montaison19 marsNon fonctionnelle22 mars26 avril10 avril17 marsNon fonctionnelle17 mars20 avril
Date de dernière montaisonNon fonctionnelle28 juillet9 août7 juillet7 juilletNon fonctionnelle5 juillet15 juillet

Détails du suivi :

Le suivi se fait par le comptage des poissons qui empruntent la passe à bassins. Pour cela, Le site est équipé d’une chambre étanche, vitrée, aménagée en amont de la passe à bassins, avec un système d’enregistrement vidéo. Une autre chambre étanche, vitrée, de l’autre côté de la passe permet d’assurer un éclairage continu de la colonne d’eau (rétro-éclairage).

Photo passe Crouin extérieur
Aloses en montaison dans la passe
Cellule Migrateurs Charente Seudre

Fournisseurs de données :

La Cellule Migrateurs a récupéré les enregistrements vidéos de la station de comptage et dépouillé les fichiers entre 2010 et 2012. Ensuite, un prestataire (SCEA Jean Dartiguelongue) a repris ce travail.

Travail sur l’indicateur Grande Alose :

D’après les mesures faites via les observations des vidéos enregistrées à la station de comptage de Crouin, une détermination des espèces a pu être réalisées avec une certaine incertitude. La répartition des aloses n’est pas la même chaque année. En 2017, la part des grandes aloses était importante (75%) mais en 2014 et 2015, elle était similaire à celle des alose fein,tes (autour de 30%).
Ci-dessous, un histogramme de taille des aloses mesurées à Crouin en 2017 (extrait du rapport de Jean Dartiguelongue)

Ci-dessous, un histogramme avec le nombre d’aloses par espèce estimées. En 2013 et 2018, le faible nombre de mesures ne permet pas l’estimation. En 2016, la passe n’a pas été fonctionnelle toute l’année pour cause de vandalisme.

Front de migration

Indicateur en travaux… L’alose feinte remonte beaucoup moins haut sur le bassin que la grande alose. Un indicateur spécifique a donc été établi.

  • État 2018 moyen car compris entre Chaniers et Jarnac (Crouin : 100 km de l’océan)
  • Tendance 2018 stable car similaire à 2017
    État et tendance validés par le groupe général Tableau de Bord le 5 mars 2019.

Le front de migration est la zone la plus en amont où a été observé une alose feinte sur l’axe Charente. Le suivi de ce front au cours du temps permet de voir l’évolution des conditions de circulation de cette espèce.

Objectifs :

Il s’agit de connaître annuellement le front de migration des aloses feintes sur l’axe Charente et ses principaux affluents. Ce front correspond à la distance à l’Océan. Plus le front de migration est haut, plus le bassin versant est occupé et les frayères potentielles sont utilisées. L’aménagement des ouvrages hydrauliques limitant ou bloquant le passage des aloses et leur gestion font partie des solutions permettant l’évolution de ce front de migration.

Détails du suivi :

Le suivi se fait par l’observation visuelle, de l’aval vers l’amont, de la présence d’indices permettant d’authentifier la présence de l’espèce (tentative de franchissement d’obstacles, suivi des frayères actives, présence de cadavres…). Les prospections de terrain sont réalisées depuis 2009 par la Cellule Migrateurs en partenariat avec l’ONEMA et les fédérations de pêche 16 et 17. Ces observations doivent se faire régulièrement au cours de la saison de migration, d’avril à juin, car selon les conditions environnementales et hydrologiques, les bancs d’aloses se déplacent plus ou moins vite vers l’amont.

Moyens de suivi  :

  • observation en pied d’ouvrage : des déplacements en journée sont régulièrement effectués sur les ouvrages pour observer les aloses en franchissement.
  • observation des cadavres d’aloses après reproduction : en fin de saison, fin juin-début juillet, des déplacements sont effectués en journée pour observer la présence de cadavres (la plupart des aloses meurent après reproduction).

Mais aussi :

  • suivi des reproductions sur frayères : permet d’entendre et de voir, de nuit, la zone de reproduction la plus en amont
  • information des acteurs locaux, riverains, pêcheurs : les observations effectuées seront croisées avec nos données pour affiner les résultats.
Aloses en migration
Cadavre d’alose

Ces actions se font sur l’axe Charente mais aussi sur la Boutonne, l’Antenne et le Né, selon les années.

Observations 2018 et hypothèses :

Malgré des moyens de prospection importants, très peu d’aloses et d’indices de présence ont été observés en amont et le front de migration s’établit une fois de plus relativement bas sur l’axe Charente. Plusieurs hypothèses sont possibles : une hydrologie peu favorable en lien avec des variations de température importante sur des périodes courtes, une proportion de grandes aloses en diminution sur le contingent qui franchi le barrage de Crouin, un problème de prédation (observé sur des bassins voisins, des retards à la migration (déjà observés à Crouin et Bagnolet, en lien avec une mauvaise répartition des débits sur les sites, qui masquaient l’entrée des passes à poissons) … un écrémage des poissons à chaque barrage qui fait que le contingent s’amaigrit plus on va vers l’amont.

Choix des seuils :

D’après les connaissances dont nous disposons et suite à une décision du groupe de travail général sur les tableaux de bord (réuni le 5/03/19), nous avons choisi des seuils arbitraires pour borner les 3 états de cet indicateur.

Le mauvais état, en rouge, correspond à un front de migration inférieur à Chaniers.
Le bon état, en vert, équivaudrait à un front de migration au-dessus de Jarnac.
L’état moyen, en orange, correspond à la zone entre Chaniers et Jarnac.
Pour l’instant, le front de migration historique de l’alose feinte sur l’axe Charente n’est pas connu mais d’anciennes prospections (1997) avaient données des observations à Bourg-Charente.

État général 2018

Validé par le groupe de travail général « Tableau de Bord » le 5 mars 2019.

ETAT 2018

L’état général 2018 de la population d’aloses feintes sur le bassin versant de la Charente a été choisi mauvais (rouge) du fait, surtout, des faibles estimations de géniteurs sur frayères (bulls) en comparaison avec le maximum connu depuis 2010.
Les éléments concernant l’alose feinte du PLAGEPOMI 2015-2019 Garonne-Dordogne-Charente-Seudre-Leyre ont aussi été utilisés pour déterminer cet état.

TENDANCE 2018 : Comparaison avec 2017

La tendance évolutive de l’état de la population d’aloses feintes a été choisie en baisse en 2018.
Les variables déterminantes permettant de définir cette tendance sont :

Qualité eau littorale spécifique

Indicateur en travaux….

 État 2016 non défini : descripteur non opérationnel
 Tendance 2016 non définie : pas de données antérieures disponibles
État et tendance validés par le groupe général Tableau de Bord le 21 mars 2017.

Espèce / stade visé :

Géniteurs d’aloses

Objectif :

Il s’agit de suivre l’évolution de certains paramètres physico-chimiques de l’eau sur le littoral (température, oxygène…) lors des migrations de montaison des aloses pour contribuer à la compréhension des variations de populations (période de migration, densité…).

Détails du suivi :

La zone littorale est une zone traversée obligatoirement par les aloses pour la migration vers les rivières (montaison) et pour les juvéniles (alosons) lors de la dévalaison. Il semble donc important de connaître la qualité de l’eau littorale lors des périodes de migration et d’évaluer l’impact sur l’espèce.
L’indicateur général de la qualité de l’eau côtière mis en place avec les notes DCE des masses d’eau côtières et estuariennes n’apporte qu’une information très sommaire sur le suivi de la qualité de l’eau et sur son impact sur les poissons migrateurs transitant dans ces zones. Cela reste une information générale non spécifique pour les aloses. Il est donc important de détailler certains paramètres suivis pour définir la qualité de cette eau.

L’objectif est de pouvoir observer de façon journalière les valeurs de certains paramètres choisis. D’après les suivis et les connaissances disponibles sur les aloses (préférendums), nous avons choisi de suivre : la température, la salinité, la turbidité et l’oxygène. Ce sont les paramètres physico-chimiques les plus facilement mesurables et ayant une importance majeure pour la circulation des poissons. Pour l’instant il est question de suivre ces paramètres et de les comparer avec des valeurs seuils connues pour les aloses à ces différents stades de vie. Ces préférendums sont en cours de rédaction.

Jusqu’en 2012, l’IFREMER mesurait la température et la salinité de façon journalière en 3 points de la zone estuaire et pertuis. Les données sont synthétisées et disponibles dans le bulletin mensuel BULLDOSER qui présente régulièrement un état des lieux de la situation hydrologique des Pertuis Charentais et des éléments d’évolution des ressources conchylicoles. Ce bulletin était disponible 2 à 3 semaines après la fin des mesures du mois.
Depuis janvier 2013, ce bulletin est arrêté. Par contre, des données de températures (1 par mois) sur les mêmes stations que Bulldoser peuvent être récupérées sur l’interface de visualisation SURVAL réalisée par l’IFREMER : http://envlit.ifremer.fr/resultats/surval.

Résultats :

Pour l’instant, la comparaison avec les préférendums n’est pas encore réalisée.
On peut cependant avoir accès aux données du réseau Bulldoser de l’IFREMER :
2012 : http://wwz.ifremer.fr/cperpc_eng/SP2-Production/lot-2.06-Trophique/BULLDOSER/Archive-2012

Exemple : Résultats du bulletin Bulldoser de mars et avril 2012 au niveau de l’entrée dans l’estuaire de la Charente (Lupin) :
Exemple d’impact de la température sur la montaison des aloses en estuaire de la Charente :

Température et salinité de l’eau à Lupin (estuaire Charente) en mars 2012 (IFREMER)
IFREMER
Température et salinité de l’eau à Lupin (estuaire Charente) en avril 2012 (IFREMER)
IFREMER

Si on prend le seuil thermique de 10,5°C au-dessus duquel les montaisons d’aloses peuvent commencer, on constate qu’on ne l’atteint que le 15 mars à l’entrée de l’estuaire. Si à partir de cette date, on réalise les sommes de °C/jours, on atteint les 600°C/jours (moment entre l’entrée en eau douce du poisson et la reproduction) le 30 avril.

La première alose passée à Crouin (107km de la mer) a été observée à la station de comptage le 22 mars. Si on prend l’hypothèse qu’elle a nagée à une vitesse de 21 km/jour, on arrive à une entrée de cette alose dans l’estuaire 5 jours avant soit le 17 mars, date très proche du 15 mars estimée ci-dessus.
Le même exercice a été réalisé pour 2010. La première alose observée à Crouin est montée le 19 mars mais un groupe important de 176 individus est passé le 25 mars. Le seuil à 10,5°C a été atteint à Lupin entre le 20 et le 22 soit 3 à 5 jours avant.

Données historiques et référence :

Les données sont disponibles depuis 2008. Pas de référence actuellement.

Fournisseurs des données :

La collecte de ces données est réalisée par l’IFREMER.

Impact de la température de l’eau sur les œufs et larves de grandes aloses

Indicateur modifié d’après Lambert et al., 2018 (IRSTEA).

 État 2018 Bon : car la température de l’eau pour les œufs et les larves était optimale sur 92% de la période considérée (1er mai au 15 juillet).
 Tendance 2018 stable : car peu de variation en comparaison avec la moyenne des dernières années.
État et tendance validés par le groupe général Tableau de Bord 5 mars 2019.

NOTE ! Cette variable est à lire avec précaution. Si la tendance est à la hausse c’est que l’impact de la température sur les œufs et les larves d’aloses est plus important, c’est donc négatif pour la population.

Objectifs :

Il s’agit de connaître l’impact de la température sur la survie des larves d’aloses. Cet indicateur a changé suite aux derniers travaux réalisés par l’IRSTEA sur le sujet (Jatteau et al., 2017 et Lambert et al., 2018 ) et à des discussions avec P. Lambert (IRSTEA).

Détails du suivi :

Pour construire cette variable, on s’est appuyé sur la littérature et les seuils déjà identifiés sur la grande alose (Alosa alosa) (Jatteau et al., 2017). La température est enregistrée sur les trois principales frayères de la Charente (Taillebourg, Crouin, Châteauneuf-sur-Charente).

D’après Jatteau et al. (2017), la survie cumulée du stade embryon au stade larve 14 jours après éclosion, est optimale quand la température de l’eau est comprise entre 16,6 et 24,8°C. A ces températures, la survie dépasse 80% du maximum observé (publications en bas de page).

Température de l’eau à Crouin du 1er mai au 15 juillet 2018
Cellule Migrateurs Charente Seudre – Eric Buard

Résultats :

On a exposé les températures journalières disponibles durant la période de reproduction et de développement des œufs et de larves, pour cette analyse, du 1er mai au 15 juillet.
Pour 2018, les températures utilisées sont celles de Crouin.

Fournisseurs de données :

La Cellule Migrateurs réalise le suivi de la température journalière à Taillebourg, Crouin et Châteauneuf-sur-Charente. Elle pose/récupère les sondes enregistreuses et analyse les données.